L’écologie est-elle compatible avec la bioéthique?

Publié le 20 Mai, 2013

Ce mardi, le quotidien La Croix consacre son supplément Sciences & éthique au point de vue des écologistes français sur la bioéthique. Pour Jean-Marie Pelt, fondateur de l’Institut européen d’écologie, “l’écologie, c’est avant tout la conscience qu’il y a des limites à nos interventions sur la nature“. Et “cette prudence appliquée au vivant doit s’appliquer a fortiori à l’être humain“. Par conséquent, la position “avant-gard[iste]” adoptée par certains parlementaires écologistes, comme l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes, l’assouplissement de certains principes relatifs à la gestation pour autrui ou l’autorisation de la recherche sur l’embryon, “le laisse mal à l’aise“.  L’agro-écologiste Pierre Rabhi met également en garde: “attention à cette tentation de l’homme démiurge qui prétend mieux faire que la nature“. 

 

Pour les écologistes, il faut s’interroger sur les limites des techniques, sans renier en bloc leur intérêt, précise la journaliste : “Que doit-on leur confier? A-t-on ou non intérêt à techniciser tel ou tel aspect du vivant? Les rapports humains y gagneront-ils? quels en seraient les effets pervers potentiels?“. Pour Dominique Bourg, philosophe et professeur à l’université de Lausanne ces questions sont d’autant plus justifiées lorsqu’il s’agit du corps humain.

 

La journaliste rappelle que très souvent, “les prises de position sur les question de bioéthique sont […] d’autant plus délicates que la dimension religieuse n’est jamais loin“. A ce propos, Bernard Perret, économiste, spécialiste du développement durable, affirme que “les clivages politiciens en vigueur imposent  qu’un écolo ne puisse être ni de droite ni catho“. Ce que confirme un élu d’Europe Ecologie les Verts (EELV) : “quand je dis publiquement que je suis pour la défense en toute chose du vivant, on me dit que ça fait ‘prolife’ “. 

 

Au parlement Européen, la vision écologiste de la bioéthique est plus unitaire. En effet, Alain Lipietz, ancien député européen mentionne: “quand il s’agissait de voter le budget de la recherche, nous avons toujours choisi de remplacer les recherches sur les cellules souches embryonnaires par des recherches sur les cellules souches adultes, tant le risque de manipulation sur la reproduction humaine artificielle est grand“. 

La Croix (Emmanuelle Réju) 21/05/2013

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

« Soignants de soins palliatifs, nous demandons à nos représentants politiques d’en finir avec la séquence fin de vie. Notre travail n’est pas une séquence. »
/ Fin de vie

« Soignants de soins palliatifs, nous demandons à nos représentants politiques d’en finir avec la séquence fin de vie. Notre travail n’est pas une séquence. »

Claire Fourcade, la présidente de la SFAP, appelle à « cesser d’utiliser la fin de vie comme un marqueur politique ...
09_dpni
/ Dépistage prénatal, IVG-IMG

Dépistage prénatal de la trisomie 21 : la Belgique pointée du doigt par l’ONU

Le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU affirme qu’en Belgique, la « perception négative des personnes handicapées » ...
justice
/ PMA-GPA

Royaume-Uni : une mère porteuse obtient un droit de visite

Au Royaume-Uni, une mère porteuse s'est vu accorder par la justice un droit de visite pour son enfant biologique ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres