Laurent Degos, professeur d’hématologie à l’université de Paris VII, montre que les comportements face à la vie et à la mort varient selon l’époque, la culture et le pays. Ainsi, le don d’organe et le don de sang ne sont pas perçus de la même manière sur un plan éthique en France ou en Chine.
L. Degos explique que la principale différence entre les cultures est la définition de la mort. La France a été la première à reconnaître la notion de mort cérébrale (circulaire de 1968) suivie des Etats-Unis. Mais de nombreux pays ont été réticents face à ce concept (Danemark, Grande-Bretagne, Japon, Chine,…). L. Degos fait remarquer que les pays les plus frileux à reconnaître l’état de mort cérébrale sont ceux qui acceptent le plus facilement de manipuler l’embryon. C’est le cas de la Grande Bretagne et de la Chine qui mène des recherches avancées à partir de l’embryon humain. En France et aux Etats-Unis, la recherche sur l’embryon humain est au coeur de vifs débats.
Pour Laurent Degos, il est "fondamental" de respecter les diversités "éthiques" et de ne pas se remettre à une "éthique universelle" qui ne pourrait être que le reflet d’une croyance ou culture dominante.
La Croix 11/05/01