Le 7 avril 2011 au soir, le Sénat a rejeté l’amendement, adopté par les députés en février dernier, disposant que les examens de diagnostic prénatal (DPN) sont proposés aux femmes enceintes "lorsque les conditions médicales le nécessitent" et non de manière systématique comme c’est aujourd’hui le cas.
Voté par l’Assemblée nationale, cet amendement présenté par Jean Leonetti visait à limiter l’eugénisme pouvant découler d’un dépistage généralisé. Il a suscité une polémique auprès des professionnels de la grossesse et de la naissance. Certains considèrent que cette mesure donne trop de pouvoir au médecin qui serait seul juge de l’intérêt d’un dépistage prénatal. Ils craignent une inégalité d’information des femmes enceintes (Cf. Synthèse de presse du 08/03/11). D’autres professionnels veulent alerter sur ce constat choquant : 96% des diagnostics prénataux révélant une trisomie 21 chez l’enfant à naître conduisent à un avortement. Pour le Dr. Patrick Leblanc, du Comité pour sauver la médecine prénatale, "nous assistons à une traque du handicap. Le Sénat risque d’ancrer le dépistage systématique dans les esprits" (Cf. Synthèse de presse du 15/03/11). "L’organisation d’un dépistage prénatal obligatoire pour les médecins induit une problématique d’eugénisme", s’inquiète de son côté la Fondation Jérôme Lejeune.
"Le dépistage de la trisomie doit rester systématiquement proposé aux femmes. J’avais cru trouver une formule consensuelle et adaptée à un futur proche où des diagnostics prénataux en tout genre vont se multiplier" a affirmé Jean Leonetti.
Le Figaro 07/04/11