Au Royaume-Uni, la HFEA (Human Fertilisation and Embryology Authority) vient de publier un rapport sur la procréation médicalement assistée dans le pays [1].
Le nombre de naissances d’enfants conçus par fécondation in vitro (FIV) a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 8.700 en 2000, à 20.700 en 2023. Le taux de naissances par FIV est ainsi passé de 1,3% à 3,1% des naissances. Ce qui est l’équivalent d’une naissance sur 32, soit en moyenne un enfant par classe – ce taux était de 1 naissance sur 43 en 2013.
Une diversité de facteurs
Les couples ont leur premier enfant de plus en tard en raison d’une plus grande instabilité économique qui entraîne une incertitude concernant l’accès au logement ou la capacité à consacrer du temps à sa famille tout en gardant un revenu suffisant. Bernice Kuang, chercheuse en démographie à l’Université de Southampton ajoute que les couples « stables » se forment de plus en plus tard, les nouvelles générations ne voulant pas « se précipiter » quand il s’agit du choix de leur conjoint.
Dans ce contexte « la fécondation in vitro aide un nombre croissant de personnes à avoir des enfants, incluant différentes classes d’âge et modèles familiaux », déclare Julia Chain, Directrice de la HFEA. En effet, en 2023, la proportion de naissances par FIV parmi les femmes âgées de 40 à 44 ans était de 11%, alors qu’elle était de 4% en 2000. Par ailleurs on observe, parmi les femmes qui ont recours à une FIV pour fonder une famille, un nombre croissant de couples de même sexe et de femmes célibataires.
Les données de la HFEA montrent également une hausse de la proportion de femmes qui ont recours à une congélation d’ovocytes. Toutefois « ce nombre reste faible ».
Une prise en charge par la NHS en net recul
La HFEA a observé une baisse du nombre de FIV prises en charge par le NHS (National Health Service), passant de 35% en 2019 à 27% en 2023. En cas d’absence de prise en charge, les patientes se tournent vers des cliniques privées et versent un montant de 5.000 à 13.000 livres par tentative de fécondation (soit 5.800 à 15.200 euros).
La Directrice de la stratégie de la HFEA, Clare Ettinghausen, explique cette baisse par plusieurs facteurs : une hausse des demandes alors que le budget alloué reste constant, mais aussi le fait que les patientes ont recours à une FIV de plus en tardivement, donc elles sont moins fertiles et ont besoin d’un plus grand nombre de tentatives, ce qui accroît le coût total de la procédure. Elle déplore également les inégalités dans l’accès à la prise en charge entre les territoires, l’Ecosse détenant le taux le plus élevé (54%) et l’Angleterre le taux le plus faible (24%).
[1] Human Fertilisation and Embryology Authority, Fertility treatment 2023: trends and figures, juin 2025
Sources : The Independent, Ella Pickover (26/06/2025) ; Financial Times, Valentina Romei (26/06/2025) ; BBC, Cachella Smith (26/06/2025) – Photo : iStock