Depuis l’annonce de la naissance de la brebis Dolly en 1996, le premier mammifère cloné, la question du clonage thérapeutique avait disparu. Mais deux publications, coup sur coup, semblent changer la donne (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 22/04/2014 et du 29/04/2014). Le clonage thérapeutique serait-il de retour et cela doit-il nous inquiéter ?
Des difficultés existent encore aujourd’hui. Preuve en est, la ponction d’ovocytes qui a été nécessaire à l’équipe de Dieter Egli (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 29/04/2014) n’est pas “anodin[e], elle nécessite une intervention sous anesthésie, ce qui limite le nombre de donneuses”.
Enfin, précise Michel de Pracontal, la crainte que peut entraîner l’utilisation du clonage, à savoir la naissance d’un bébé cloné, a amené nombre de pays à en interdire la pratique, à l’image la France. Par conséquent, les obstacles techniques et éthiques du clonage thérapeutique existent, freinant les recherches dans ce domaine.
D’autant qu’en 2007, le chercheur Shinya Yamanaka, Prix Nobel de médecine, publie ses recherches portant sur les “cellules pluripotentes induites” ou “IPS”, qui permettent, elles aussi, d’obtenir des cellules adultes différenciées. Avantages de la technique ? Les ovocytes ne sont pas nécessaires et, n’utilisant ou ne créant aucun embryon, la technique s’affranchit des barrières éthiques.
Ce succès va-t-il amener les chercheur à délaisser le recours au clonage thérapeutique pour obtenir des cellules adultes différenciées ? A l’inverse du biologiste Dieter Egli, qui “croît en l’avenir de la ‘thérapie cellulaire personnalisée'”, pour Marc Peschanski, directeur d’I-Stem, “les IPS sont plus simples à utiliser. Cloner des cellules qui ont le patrimoine génétique d’un individu précis est déjà très acrobatique, et il me semble peu réaliste d’appliquer cette méthode à un grand nombre de patients“.
Mediapart (Michel de Pracontal) 05/05/2014