La Croix consacre deux pages au référendum sur l’avortement au Portugal. Dimanche 11 février, les électeurs sont appelés à se prononcer sur la dépénalisation de l’avortement. Ils devront répondre à la question : "Etes-vous d’accord avec la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) si elle est réalisée, à la demande de la femme, dans les dix premières semaines de grossesse, dans un établissement de santé légalement autorisé ?". Actuellement, l’avortement est interdit, sauf en cas de violences sexuelles, de danger pour la vie de la mère et de malformation congénitale du fœtus.
Le journal La Croix donne comme repères une étude du planning familial, selon laquelle 18 000 femmes auraient avorté illégalement en 2005. Toujours selon l’association pour le planning familial (APF), 350 000 Portugaises auraient recouru à l’avortement au moins une fois dans leur vie.
Selon les derniers sondages, le "non" et le "oui" sont au coude à coude. Mais, nombre de personnes sont encore indécises et un fort taux d’abstention est prévu.
Le quotidien publie une interview du Cardinal José da Cruz Policarpo. Pour le patriarche de Lisbonne, "la réponse est claire", il votera "non" dimanche. L’Etat demande aux Portugais de voter une loi touchant au "droit sacré à la vie" et qui "donne à une personne le droit de vie ou de mort sur une autre". Dire "non" à une telle loi, n’est donc pas une question exclusivement religieuse. "Aucune décision contre la vie n’est légitime", a-t-il déclaré. Il craint aussi que la dépénalisation de l’avortement ne soit que le "premier paragraphe d’une série" qui conduirait notamment à la dépénalisation de l’euthanasie. Par ailleurs, il dénonce le principe même de ce référendum qui s’est déjà tenu en 1998 : "ce qui n’est pas normal, c’est de poser à nouveau une question à laquelle nous avons déjà répondu "non" par référendum". "L’aurait-on refait si la réponse avait alors été positive ?", interroge-t-il.
[Les évêques Portugais ont écrit une note sur ce sujet : pour la consulter en ligne sur le site de l’Agence Fides, cliquez ici]
La Croix (Marie-Françoise Masson) 09/02/07 – lemonde.fr 06/02/07