L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques a organisé le 22 novembre 2005 des auditions publiques dirigées par le député Alain Claeys, en vue de rédiger un rapport. Ce rapport a été publié le 5 avril 20061.
Des auditions biaisées
Si ce rapport est officiellement consacré aux recherches sur les cellules souches autorisées par la loi, son objectif vise essentiellement à légaliser le clonage thérapeutique. Lors des auditions, tous les intervenants étaient des scientifiques acquis à la cause et des représentants de sociétés de biotechnologie.
Cette “mise en scène” marquait l’alliance objective du scientisme et du business ainsi que l’absence totale de réflexion humaniste sur un sujet aussi grave.
Le critère exclusif de la faisabilité
Dès l’introduction des auditions confiée à Ketty Schwartz, vice-présidente du conseil d’administration de l’Inserm et présidente du conseil scientifique de l’AFM, le ton était donné : il faut autoriser le clonage. Affirmation reprise en chœur par les intervenants suivants et par le député Alain Claeys, rapporteur. Nul besoin de débattre sur le terrain biologique ou éthique, tous les intervenants sont d’accord entre eux. La seule question est de savoir pourquoi le clonage n’est toujours pas autorisé puisqu’il est désormais faisable depuis les expérimentations coréennes ? (Depuis ces auditions parlementaires, les résultats coréens ont été reconnus comme étant frauduleux.)
Pas de perspective thérapeutique
Contrairement à ce qu’ils n’ont cessé de proclamer pendant des années pour obtenir l’autorisation de recherche sur l’embryon, censé guérir les patients de tous leurs maux, ces chercheurs reconnaissent aujourd’hui qu’on ne trouvera pas de thérapie grâce au clonage. Mais ils maintiennent leur volonté de faire du clonage pour des raisons lucratives et pour faire avancer leur propre connaissance. Ils ne parlent plus de clonage thérapeutique mais de clonage scientifique ou clonage de recherche.
L’importance des marchés
Les marchés considérables dans le domaine pharmaceutique (criblage par des milliers de molécules de cibles génétiquement identifiées) et dans celui de la toxicologie prédictive ont été mis en avant tant par les marchands que par les scientifiques. C’est ainsi qu’on a pu voir le Pr. Peschanski défendre le clonage avec ferveur pour les intérêts de la cosmétique. Par rigueur marketing, pour faciliter la transformation des embryons clonés en marchandises présentables, il est d’ailleurs décidé de ne plus parler de clonage mais de “transposition nucléaire”.
La création d’embryons malades
Non seulement, le clonage ne guérira pas les malades mais il permettra de créer des embryons malades. L’argument consiste à pouvoir cloner des embryons malades pour mieux les étudier. Multiplier les malades avec des pathologies sur mesure pour l’intérêt des chercheurs…
Vers un marché des ovocytes ?
Pour développer le clonage, les scientifiques consultés reconnaissent néanmoins une difficulté : la nécessité de disposer d’ovocytes en grande quantité, compte tenu du faible taux de réussite de la “transposition nucléaire”. “Cette nécessité fait planer une menace très réelle de commercialisation des ovocytes et, partant, de leur marchandisation, à laquelle il faut très résolument s’opposer “.
1 – Auditions publiques du 22 novembre 2005 à lire sur le site de l’Assemblée Nationale.