Le président de Dignitas accusé de s’enrichir sur le dos des patients euthanasiés

Publié le 21 Mai, 2018

Vingt ans après avoir fondé l’organisation d’aide au suicide Dignitas, son président, Ludwig A. Minelli, 85 ans, est devant le tribunal, accusé de « profit dans le commerce avec la mort ». C’est la première fois qu’un tel procès se tient en Suisse.

 

Le procureur l’accuse d’une « tactique commerciale non autorisée », et « d’avoir encaissé trop d’argent pour ses services ». Ludwig Minelli se verse un salaire annuel de 150 000 francs[1], et l’organisation dispose d’un capital de 1,8 millions de francs, soit neuf fois plus que son homologue Exit qui compte pourtant beaucoup plus d’adhérents. Ludwig Minelli ne trouve pas ce salaire excessif, car « tout travail mérite salaire », se défend-il.

 

Le procès porte spécialement sur trois cas, une allemande qui a payé son euthanasie 100 000 francs[2] alors qu’elle n’a réellement coûté que « quelques milliers de francs », et deux femmes, mère et fille, qui ont chacune payé 10 000 francs[3]. « Les forfaits sont trop élevés et n’ont rien à voir avec les coûts effectifs », clame le procureur.

 

Selon le Code pénal, l’assistance au suicide devient illégale si elle est « poussée par des motifs égoïstes », et punissable de cinq ans de prison. Il s’agit donc d’un délit poursuivi d’office. Le procureur requiert « une peine pécuniaire avec sursis de 360 jours-amende à 180 francs, soit 65 000 francs ainsi qu’une amende de 7500 francs ».

 

L’accusation espère que ce procès sera l’occasion de « clarifier des questions de base sur l’assistance au suicide et la hauteur admissible de ses coûts ».

 

[1] Soit un salaire annuel de 127 587 €.

[2] Soit 84 935 €.

[3] Soit 8 506 €.

20 minutes (18/05/2018)

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