Le quotidien Le Monde accorde une interview au biologiste britannique Robert Edwards qui fut le premier à concevoir des embryons humains par fécondation in vitro. Il fut, avec le docteur Patrick Streptoe, à l’origine de la naissance en 1978 de Louise Brown, premier "bébé éprouvette". Aujourd’hui, 3 millions d’enfants sont nés par procréation médicalement assistée dans le monde.
Robert Edwards souligne que ses premiers travaux en 1955 ont porté sur des animaux. A partir de 1960, il s’est intéressé à l’espèce humaine. 7 ans se sont alors écoulés entre le premier transfert in utero d’embryons fécondés in vitro et la naissance de Louise Brown.
Interrogé sur les questions d’éthique provoquées par ses travaux, Robert Edwards savait que l’Eglise catholique condamnerait ses recherches, notamment parce qu’elle s’opposait à la manipulation des cellules sexuelles de l’espèce humaine. Mais pour lui, "il ne devrait pas y avoir de limites aux recherches scientifiques rigoureuses et honnêtes sur l’embryon." Il estime qu’il faut d’abord obtenir des résultats avant de prendre des décisions sur ce qui peut être autorisé ou non et déclare ne pas comprendre la conception française qui entend réfléchir a priori sur ce qui est ou non autorisé.
A propos du diagnostic prénatal et préimplantatoire, il estime que "nous avons le droit d’éviter la naissance d’enfants porteurs de graves anomalies".
Le Monde (Jean-Yves Nau) 01/02/07