Le “Pass contraception” est le symptôme d’un échec

Publié le 10 Mai, 2011

Le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, et Mgr Nicolas Brouwet, évêque auxiliaire de Nanterre, ont fermement critiqué la mise en place du "pass contraception" dans les lycées d’Ile-de-France.

Pour Mgr Vingt-Trois, le pass est "le symptôme de l’échec de la pédagogie qui a été mise en œuvre dans les établissements depuis 15 ans" en matière d’éducation affective et sexuelle et qui fait de la relation sexuelle "un geste sans signification, (…) un geste dangereux dont il faut se protéger". "Tous les éléments que l’on met en place en ce moment sont des éléments pour détourner la responsabilité. Et donc pour banaliser des relations sexuelles sans contenu affectif très précis et sans relation forte entre les personnes", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs rappelé que le lien entre augmentation de la contraception et baisse de l’avortement était "une erreur communément répandue. (…) Les derniers chiffres montrent qu’il n’y a pas plus de grossesses chez les adolescentes qu’il y a dix ans, mais qu’il y a beaucoup plus d’avortements". Il a précisé aux chefs d’établissements de l’enseignement catholique qu’ils étaient "habilités à refuser" ce dispositif dans leurs lycées.

Mgr Nicolas Brouwet, dans une lettre adressée aux chefs d’établissements catholiques le 9 mai 2011, a demandé à ceux-ci de ne pas distribuer le pass contraception. "La loi Debré impose des programmes. Pas des méthodes éducatives. Sur ce point, la liberté des établissements catholiques est totale", a-t-il rappelé. Il a dénoncé le fait que le pass contraception "induit le sentiment que la contraception est due et que chacun dispose légalement d’un patrimoine contraceptif qu’il peut dépenser à sa guise". C’est un "chèque en blanc" enlevant aux jeunes "toute responsabilité dans l’usage de la sexualité" et qui fait fi des fondamentaux de l’éducation en matière d’amitié, de sens de la sexualité et d’affectivité. Une éducation qui relève des parents qui ne peuvent être ainsi tenus à l’écart, ce qui manifeste "une défiance inquiétante de la part de l’Etat". "Le Conseil Régional s’octroie sur les jeunes une autorité qu’il n’a pas. Tout d’abord en substituant à l’autorité parentale un ‘référent santé scolaire’. Puis en réduisant, précisément, la question de la contraception à un simple problème de santé. Faut-il rappeler que la grossesse n’est pas une maladie ?"

Il s’est néanmoins réjoui que cette initiative reconnaisse, de manière implicite "la gravité de l’avortement".

La-croix.com (Loup Besmond de Senneville) 10/05/11 – Liberté Politique 10/05/11 – La Croix 11/05/11

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