Les autorités sanitaires fédérales américaines, la FDA -Food and Drugs Administration-, avaient mis en demeure la start-up 23andMe, par un courrier du 22 novembre 2013, afin qu’elle cesse la vente de ces kits de tests personnalisés d’ADN (Synthèse Gènéthique du 26 novembre 2013). Ce courrier venait clore “six années de dialogue infructueux” avec l’entreprise, qui vient d’annoncer la suspension de la publicité pour ces tests, alors qu’ils figurent toujours sur son site internet.
La société 23andMe fait face à plusieurs griefs de la part de la FDA. Vendus depuis 2007, ces kits de tests personnalisés d’ADN sont surveillés par la FDA depuis 2010. En effet, ces kits sont vendus en tant que produit médical et, pour cette raison, doivent se soumettre à la règlementation fédérale en vigueur, requête à laquelle 23andMe a peu (voire pas) coopéré. La société est donc poursuivie par la FDA pour violation de la loi fédérale. Autre reproche: le soupçon d’une constitution de base de données génétique à partir de l’ADN des “miliers d’individus qui ont fait appel à ses services” et son exploitation commerciale.
En outre, les autorités sanitaires “s’inquiète[nt] de l’impact [en termes de santé] de ce ‘diagnostic’ sur les individus, en l’absence de tout suivi et accompagnement médical sérieux. La FDA dénonce la hausse sensible de tests IRM superflus et de doubles mastectomies préventives injustifiées”. Pour rappel, ces tests sont disponibles sur internet, pour $99 (72€), et sont annoncés pouvoir détecter les risques de certaines maladies par le dépistage de pas moins de “240 traits génétiques et maladies congénitales”. Le problème tient à la fiabilité de ces tests, leurs résultats sont jugés “insignifiants”. Les experts de la FDA avaient donc enjoint 23andMe de stopper la “publicité mensongère” de son kit de tests. Le procès est en cours car le porte-parole de 23andMe n’a pas assuré que la vente du produit était bel et bien suspendue.
Libération (Laetitia Mailhes) 9/12/2013 – NBC News (Matthew Perrone) 3/12/2013