Le journaliste du MIT Technology Review, Antonio Regalado, a reçu le « manuscrit de l’étude que He Jiankui a tenté de faire publier par des revues scientifiques », sur son expérience pour faire naitre les jumelles chinoises génétiquement modifiées, Lulu et Nana (cf. Bébés OGM, un an après l’annonce de He Jiankui).
Le texte « confirme ce que beaucoup d’experts suspectaient : il ne montre (…) pas que la mutation tentée, sur une partie du gène CCR5, a effectivement réussi, selon des généticiens interrogés ». He Jiankui « affirme que la mutation accomplie est “similaire” à celle qui confère l’immunité » mais pas « identique ».
De plus, « des données incluses en annexe montrent que les jumelles ont subi des mutations ailleurs dans leur génome, et probablement différentes d’une cellule à l’autre, ce qui rend les conséquences imprévisibles ». Un fait qui confirme ce que « les généticiens répètent » : « la technologie est encore loin d’être parfaite ». « Il y a énormément de problèmes dans l’affaire des jumelles Crispr. Tous les principes éthiques établis ont été violés, mais il y a aussi un grand problème scientifique : il n’a pas contrôlé ce que Crispr faisait, et cela a créé plein de conséquences imprévues », commente Kiran Musunuru, professeur de génétique à l’université de Pennsylvanie.
AFP (3/12/2019)