Des scientifiques de l’Institut Francis Crick ont fabriqué des « modèles » à partir de cellules souches embryonnaires humaines, qui, pour la première fois selon eux, contiennent une notochorde. « La notochorde agit comme un GPS pour l’embryon en développement, aidant à établir l’axe principal du corps et guidant la formation de la colonne vertébrale et du système nerveux », explique James Briscoe, auteur principal de l’étude. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature [1].
La notochorde est un « élément crucial » de la structure du corps en développement. « Trait caractéristique de tous les animaux dotés d’une colonne vertébrale », elle joue « un rôle essentiel » dans l’organisation des tissus de l’embryon en développement. Or cette structure est très complexe.
A partir de modèles animaux, les scientifiques ont établi le séquençage des signaux moléculaires nécessaires à la création du tissu de la notochorde. A partir de ce schéma, ils sont parvenus à amener des cellules souches humaines à former une notochorde « qui s’est spontanément allongée pour atteindre une longueur de 1 à 2 millimètres ». Elle contenait des cellules souches de tissus neuronaux et d’os en développement, « disposées selon un schéma qui reflète le développement des embryons humains ». Ce qui suggère que la notochorde oriente les cellules pour qu’elles deviennent « le bon type de tissu au bon endroit et au bon moment ».
Les chercheurs pensent que ces travaux pourraient aider à étudier les malformations congénitales affectant la colonne vertébrale et la moelle épinière.
NDLR : Ces travaux s’inscrivent dans ceux mettant en jeu des « embryons de synthèse », aussi appelés « modèles embryonnaires » ou « embryoïdes ». Ces « embryons de synthèse » sont fabriqués à partir de cellules souches, sans passer par une fécondation, afin de s’abstraire du cadre existant pour la recherche sur l’embryon (cf. Recherche sur l’embryon : le régulateur britannique veut repousser la limite à 28 jours).
Pour mener cette recherche, les scientifiques ont eu recours à des cellules souches embryonnaires humaines. Or l’utilisation de cellules souches embryonnaires humaines, prélevées sur des embryons « surnuméraires » issus de fécondation in vitro, conduit à la destruction des embryons dont elles sont issues (cf. Recherche sur l’embryon : pour quoi ?).
[1] James Briscoe, Timely TGFβ signalling inhibition induces notochord, Nature (2024). DOI: 10.1038/s41586-024-08332-w
Source : Phys.org, The Francis Crick Institute (18/12/2024)