Le DPNI, salué la semaine dernière par une étude du New England Journal of Medecine pour sa fiabilité, son innocuité, et sa compatibilité à toutes les femmes enceintes (synthèse de presse Gènéthique du 27 février 2014), inquiète les professionnels de santé et éthiciens quant aux conséquences médicales, éthiques et sociétales qu’il engendrera.
Brian Skotko, co- directeur du programme du syndrome de Down au Massachusetts General Hospital craint que si ces tests de DPNI deviennent la routine, les bébés trisomiques 21 disparaîtront purement et simplement. En effet, aujourd’hui déjà, avec des tests moins précis, ce sont 92% des foetus diagnostiqués trisomiques qui sont avortés aux Etats-Unis.
Wesley J. Smith, éthicien, considère que le DPNI sera utilisé comme “la dernière arme de l’arsenal de l’eugénisme“. “Un test sanguin pour déterminer les problèmes serait une très bonne nouvelle dans un monde où tous les enfants sont accueillis avec un amour inconditionnel”, explique-t-il. Mais si “la technologie est neutre […] nos cœurs ne [le] sont pas. Même si les personnes atteintes de trisomie 21 sont parmi les plus affectueuses d’entre nous, certains veulent les effacer de la surface de la terre en ne leur permettant pas de naître. Ce test, je crains, favorise cet objectif” poursuit-il.
Ces conséquences dramatiques sur les personnes trisomiques 21 ne seraient que le début d’une sélection de plus en plus forte pour atteindre l’enfant parfait. En effet le nouveau test de diagnostic prénatal non invasif ne sera pas concentré à terme sur la trisomie 21 mais aussi sur d’autres déséquilibres chromosomiques comme par exemple le syndrome de Patau Edwards. Les éthiciens et professionnels de santé soucieux de la question de l’eugénisme craignent que ce type de test génétique conduise à des “bébés sur mesure“, et à ce que les parents optent d’emblée pour un avortement lorsque le bébé ne dispose pas de certains marqueurs génétiques “jugés dignes”.
guardianlv.com (Rachel Woodruff) 03/03/2014 – lifesitenews.com (Dustin Siggins) 28/02/2014