Le DPI, un « juteux business » au Pakistan

Publié le 4 Nov, 2015

Un reportage réalisé par Libération au Pakistan pointe les dérives du dépistage préimplantatoire (DPI) qui entretient le marché de la sélection selon le sexe : le « bébé sur mesure est devenu pour plusieurs cliniques un juteux business ».

 

Ces cliniques privées agissent au grand jour, utilisant des slogans comme « un garçon ou une fille, c’est vous qui choisissez », ou encore « choisissez le sexe de votre enfant avant votre prochaine grossesse : le DPI, pour des familles équilibrées ! » Proposant le DPI au prix de 3500 à 7000€, elles « attirent de plus en plus de couples » dans une société qui privilégie les garçons.

 

Ainsi Nighat Mahmood, embryologiste de la clinique Life constate que depuis 2009, « pas un couple n’a utilisé le DPI pour avoir une fille ». Il explique froidement que « les embryons femelles sont jetés à la poubelle » et se réjouit qu’en six ans « le nombre de DPI a explosé » dans sa clinique. « Quand on s’est lancé, on s’occupait de l’élite. Mais les patients viennent désormais de partout, s’ils arrivent à rassembler l’argent ».

 

Dans ce pays, « aucune législation n’encadre les 23 cliniques pratiquant le DPI ». Certains « rares » spécialistes tentent de résister, refusant de « fournir un enfant sur-mesure ». Mais comme l’explique Nasim Ashraf, directeur d’une clinique à Islamabad « il ne ferme pas totalement la porte, toujours hanté par le suicide d’une de ses patientes mise sous pression par sa famille ». D’autres expliquent qu’« il faut avoir un cœur de pierre pour refuser la procédure à des couples désespérés » ou encore qu’ils ne sont pas « fan de cette procédure dans un Pakistan idéal, mais nous contribuons à sauver des mariages et à protéger des épouses ». Ces justifications ne convainquent pas le scientifique Pervez Hoodboy « qui fustige la ‘fausse moralité’ et les ‘excuses’ affichées par ces cliniques ‘pour faire de l’argent’ ».

Libération (05/11/2015)

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