Isabelle Queval, enseignante chercheure à l’université Paris Descartes est intervenante au séminaire de recherche Humanisme, Transhumanisme, Posthumanisme du Collège des Bernardins. Elle s’interroge sur l’homme du futur, « alors que les moyens techniques de plus en plus sophistiqués prétendent perfectionner le corps ».
Aujourd’hui, le « projet de modifier et transformer le corps » ne se cache plus. Ce processus de perfectionnement du corps, dessiné déjà au XVIIème siècle, s’accélère depuis quelques décennies avec le décuplement des moyens techniques, impliquant médecine, réflexion philosophique et bioéthique.
Corps perfectible, plastique et perméable à l’invention technique comme en témoigne les greffes, les prothèses, le dopage, mais aussi « corps su, voulu, créé, projet volontaire et rationnel » et « corps traçable », tous évoquent « la maîtrise de la nature et du hasard ».
Cette révolution dans la considération du corps et de la santé s’illustre particulièrement dans le sport de haut niveau, « laboratoire expérimental de la performance humaine » qui révèle le « culte du progrès » et le « culte contemporain d’un corps-œuvre, indéfiniment perfectible ».
La Croix (17/05/2016)