Le clonage thérapeutique est une abomination !

Publié le 5 Sep, 2001

Dans un article publié aujourd’hui dans le journal La Croix , Jacques Bichot, Professeur à l’université Lyon III dénonce l’ambiguïté entretenue entre clonage reproductif et thérapeutique. Le tapage fait autour du clonage reproductif pourrait être utilisée pour faire passer plus facilement le clonage à visée thérapeutique qui à ses yeux est le plus grave et le plus abominable. Le clonage thérapeutique en effet entraîne la formation d’un œuf qui après destruction servira de gisement de tissus compatibles, comme les cellules souches. Cet « être humain » est donc traité comme un moyen et non pas comme une fin et son existence éphémère est donc purement utilitaire.

Le clonage thérapeutique repose donc sur la conviction que l’œuf humain ne relève pas de la condition humaine. Dans ce cas comme dans celui de l’avortement on fait peu de cas de la vie humaine à moins que l’on ne considère que la vie humaine ne commence qu’à partir d’un certain stade.

Certes le clonage reproductif n’est pas sans conséquence pour l’enfant mais il n’entraîne pas la destruction d’un œuf. L’enfant n’aura qu’un seul parent, génétiquement identique à lui, ce qui vraisemblablement ne manquera pas d’entraîner des problèmes psychologiques. Certes des expériences comme celles du Dr Antinori ne doivent pas être encouragées, mais n’oublions pas que le clonage reproductif consiste à donner la vie.

On ne peut donc le mettre sur le même plan que le clonage thérapeutique qui est, lui,  une instrumentalisation de l’œuf humain. Jacques Bichot s’étonne alors que le clonage reproductif soit dénoncé comme une abomination de la désolation alors que le clonage thérapeutique convenablement « encadré » serait acceptable. Il  se demande alors à qui profite cette ambiguïté : les scientifiques, les organismes, les malades actuels et potentiels ou les hommes politiques qui « montre leur fermeté en interdisant le petit morceau qui a été diabolisé et autorise sous une forme réglementée, le gros morceau qui, horresco referens, a été absous. »

La Croix 06/09/01

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