L’Assemblée nationale a autorisé vendredi 27 septembre, en première lecture, l’autorisation d’autoconservation de gamètes pour des grossesses futures. « L’âge de la première procréation, aujourd’hui de 28 ans et demi, est de cinq ans plus élevé qu’il y a une ou deux générations », a justifié le corapporteur du texte Jean-Louis Touraine (LREM). « Nous pouvons proposer aux femmes et aux hommes de conserver leurs gamètes afin qu’ils puissent différer leur projet d’enfant », a poursuivi le secrétaire d’État Adrien Taquet, précisant que l’intention n’était « évidemment pas d’inciter les jeunes à le faire ». Le recueil des gamètes pourra être pris en charge par l’assurance maladie « mais leur conservation sera à la charge des personnes et ne pourra être prise en charge par l’employeur », a-t-il souligné.
Les opposants à cet amendement ont dénoncé un « risque de pression des employeurs pour contraindre des femmes à repousser une grossesse », outre « les risques médicaux liés aux grossesses tardives » et la mise en place prévisible « d’un marché de la procréation ». « Vous jouez aux apprentis sorciers. Demain, ce seront les entreprises qui programmeront les grossesses », a lancé Valérie Boyer (LR).
L’Assemblée n’a toutefois pas voté un amendement qui « autorisait des établissements privés à but lucratif à réaliser prélèvement et conservation des gamètes ».
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AFP (28/09/2019)