Ce 23 septembre, l’association PMAnonyme organisait une table ronde sur le thème « sortir du secret ». L’objectif des jeunes adultes de cette association : lever l’anonymat du don de gamètes. Ils estiment qu’avant de penser à élargir l’accès à la PMA, cette question est prioritaire : « Ce serait un non-sens d’aller plus loin dans les mêmes conditions, de créer d’autres enfants privés d’une partie de leur histoire ».
Un « soulagement », une « libération ». Pour ces jeunes issus d’un don de gamètes, la révélation du mode de leur conception vient lever un doute inscrit en eux : « J’avais des troubles de l’identité et du comportement alimentaire », témoigne une jeune fille. Mais le « secret d’Etat » demeure sur leurs origines biologiques : « Je suis né d’une personne, pas d’un matériau de reproduction. Ne pas savoir, c’est une machine à fantasmes. J’ai besoin de savoir pour mieux me connaitre. Je voudrais une image, comprendre ses motivations », témoigne l’un d’eux. Savoir que l’identité de leur donneur est « consignée dans un dossier qui reste hors d’atteinte » est une idée qui les « taraude ».
Jusqu’à présent, leur demande a toujours été rejetée « au nom de la protection des parents et des donneurs, et de la crainte d’une chute des dons ». Mais au-delà du besoin de connaitre leurs origines pour se construire, ces enfants « ne connaissent pas les antécédents médicaux du donneur ». La « menace de consanguinité » est également bien réelle, d’autant que l’ « on ignore combien connaissent leur mode de conception ». Depuis les années 70, « près de 70 000 enfants seraient nés de cette façon ».
Le Monde, Gaëlle Dupont (25/09/2017)