Lancement des premières greffes d’utérus aux Royaume Uni

Publié le 29 Sep, 2015

Le Dr Richard Smith a annoncé le 30 septembre avoir reçu le feu vert[1] pour le lancement du premier essai clinique de greffe d’utérus au Royaume Uni. Il dirigera pour cet essai une équipe de chercheurs de l’organisation Womb Transplant UK, et prévoit de débuter l’année prochaine. L’essai sera mené sur dix femmes sélectionnées parmi des « centaines de candidates », sur des critères d’âge (25 à 38 ans), de santé et de situation conjugale.

 

Pour le Dr Smith, gynécologue, la transplantation « est clairement une option viable pour ces femmes[2], qui autrement, n’ont aucune chance de porter leur propre bébé ».

 

Suivant l’exemple de la Suède où le premier enfant porté dans un utérus greffé est né en septembre dernier (cf. Gènéthique du 6 octobre 2014), le « premier bébé britannique enfanté de la sorte pourrait naître fin 2017 ou début 2018 ».

 

La gestation suite à une greffe d’utérus fait appel aux techniques de PMA : « Avant le début des essais, des embryons seront formés in vitro puis congelés ». Les femmes seront ensuite greffées, et elles suivront un traitement médical évitant le rejet de greffe pendant un an avant l’implantation des embryons. Pour éviter à l’utérus « le stress de l’accouchement », les naissances se feront par césarienne. Les femmes transplantées se verront proposer une deuxième grossesse « six mois après la naissance ». « En cas de refus, les médecins procèderont à une hystérectomie » permettant l’arrêt du traitement médical immuno-dépresseur.

 

Les utérus « proviendront de donneuses en état de mort cérébrale, mais maintenues en vie » explique le Dr Smith, car « la récupération des organes est une opération plus lourde que la transplantation et nous ne voulons pas imposer cette opération à une donneuse vivante ».[3]

 

Note Gènéthique : En France, l’Académie de médecine s’est déclarée favorable en juin à la poursuite d’un programme de recherche sur la transplantation d’utérus. Deux équipes, à Limoges et Suresnes, s’apprêtent à expérimenter cette intervention (cf. Gènéthique du 18 juin 2015 et 24 juin 2015).

 

 

[1] L’essai a été « approuvé par une commission de l’Imperial College, une université londonienne »

[2] « Selon Womb Transplant UK, environ une femme sur 5000 naît sans utérus au Royaume Uni »

[3]  Les femmes vivantes sont aussi susceptibles de faire un don d’organe familial (cf Gènéthique du 28 octobre 2014), c’est le cas en Suède.

 

Sciences et Avenir (30/09/2015)

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