Roselyne Bachelot, ministre de la santé, lancera cet après midi les états généraux de la bioéthique. Ceux-ci se dérouleront jusqu’en juin. Les débats serviront de base aux parlementaires qui auront jusqu’au premier semestre 2010 pour réexaminer la loi de bioéthique de 2004.
Au cours de la conférence de presse, la ministre annoncera le calendrier et les thèmes des débats (recherche sur l’embryon, assistance à la procréation, mères porteuses, dons de gamètes, dons d’organes, médecine prédictive…), ainsi que les villes retenues pour l’organisation de forums citoyens. Elle présentera aussi le site Web dédié à ces questions et mis en place par l’Agence de la Biomédecine (ABM).
Par ailleurs, le journal Ouest-France a accordé une interview à Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président du groupe de travail de l’Eglise catholique sur la bioéthique, à l’occasion de la sortie du livre "Bioéthique, propos pour un dialogue" (Ed.DDB/Lethielleux). Cet ouvrage est publié à l’occasion des états généraux de la bioéthique. Mgr d’Ornellas estime que les "Etats généraux peuvent être une vraie chance s’ils sont menés de façon loyale, et s’il est dit clairement où en est la science". En lisant les rapports parlementaires, on constate, explique-t-il que beaucoup ne veulent pas d’une "instrumentalisation de l’être humain" et qu’ils craignent que l’on bascule dans "l’eugénisme". Mgr d’Ornellas rappelle que "l’embryon humain est un être humain".
En ce qui concerne le prélèvement d’organes, il souligne que "sans respect des critères scientifiques de la mort, il peut y avoir une tentation en fin de vie, de l’abréger pour pouvoir prélever des organes. Que ce soit au début ou à la fin de la vie, on ne peut jamais instrumentaliser l’être humain".
Enfin, il estime que le rapport d’évaluation de la loi de 2005 "relative aux droits des malades et à la fin de vie" du député Jean Leonetti "a de la sagesse" car il nous engage dans le respect "absolu" de l’être humain. "La France perdrait la sagesse si elle cédait à des sirènes prométhéennes, au militantisme ou à la pure émotivité", conclut-il.
La Croix 04/02/09 – Métro (Alexandra Bogaert) 04/02/09 – Ouest-France (Pierre Tanguy) 04/02/09