L’Américain Robert Albon, 54 ans, est un donneur de sperme qui affirme avoir plus de 180 enfants. Actif sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de « Joe Donor », il avait coutume de fournir par voie postale des échantillons de sperme maintenus au frais pendant leur transport grâce à des paquets de tomates surgelées. Il proposait en outre des rapports sexuels à des femmes à la recherche d’un donneur anonyme. « Je vous rends ce service gratuitement, écrivait-il sur Facebook, cela vous évitera d’avoir un type bizarre en blouse blanche qui vous scrute l’entre-jambe ».
En février 2025, un juge britannique l’a débouté de sa demande d’obtenir la garde de l’une de ses filles biologiques, une enfant née en mai 2022 qu’il a engendrée avec une habitante de Durham en Angleterre. Il a essuyé un refus similaire concernant une autre petite fille née l’année suivante. Depuis le début de ses « activités », Albon a tenté quatre fois, en vain, d’obtenir ses droits parentaux sur l’un de ses enfants biologiques nés au Royaume-Uni – alors qu’il déclarait en ligne qu’il lui importait justement de « laisser à la mère le choix de garder contact ou non ».
L’abus de pouvoir derrière le « don »
Le juge Nigel Poole, magistrat auprès de la Cour supérieur de Justice, considère que Robert Albon agit par « soif de contrôle ». Il cible des femmes vulnérables, et « se sert du prétexte des relations sexuelles motivées par le don de sperme pour imposer sa présence dans leur vie, pour ensuite les abandonner quand la situation se complique ». Des échanges qui ont suivi leur relation avec cet homme révèlent un état de stress post-traumatique parfois même conduisant à une tentative de suicide.
Un juge aux affaires familiales de Cardiff, Jonathan Furness KC, parle d’un « manque total de sensibilité et d’empathie », d’un individu « complètement égocentrique et qui ne recule devant rien pour obtenir ce qu’il veut ».
Des enfants aux quatre coins du globe
« Les femmes et les enfants sont presque des marchandises pour lui, poursuit le juge, son objectif est d’avoir le plus d’enfants possibles à travers le globe, il a déjà des enfants biologiques en Chine, Etats-Unis, Argentine, Australie et Royaume-Uni, entre autres ».
Le juge Poole le décrit d’ailleurs comme un « obsédé du mouvement pro-nataliste » : comme certains milliardaires de la Silicon Valley, il est persuadé de rendre un précieux service à l’Humanité en répandant ses gènes, qu’il juge de qualité supérieure.
La décision de Justice sera communiquée aux autorités compétentes, la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) et le Home Office, afin que Robert Albon ne soit plus autorisé à procéder à des dons.
Sources : The Guardian, Robyn Winter, (14/05/2025) ; The Independent, Holly Evans (12/02/2025)
