Avec 5746 organes greffés en 2015 soit 7% de plus que l’année précédente, l’Agence de biomédecine se réjouit que « l’objectif annuel de 5700 greffes d’ici fin 2016 » ait été « atteint et dépassé avec un an d’avance » (cf. Augmenter le don d’organes : les projets de l’ABM).
Les greffes les plus fréquentes sont les greffes de rein et de foie, qui ont respectivement progressé de 8 % et 6 %.
Si en 10 ans, l’augmentation du nombre de greffes d’organes a été de 35,2%, « 21378 personnes sont encore en attente, dont la moitié espèrent recevoir un rein ». Un chiffre qui a quasiment doublé en 10 ans « en raison du vieillissement de la population » et du « succès de la
L’Agence note en outre, que le taux d’opposition serait en « légère diminution » par rapport à 2014, avec une moyenne nationale de 32,5% contre 33,5% en 2014.
Aujourd’hui en France, 54659 personnes sont porteuses d’un greffon fonctionnel.
Deux mesures ont été mises en place pour soutenir l’augmentation du nombre de greffons disponibles :
- L’amendement 46ter de la loi santé qui vient d’être adoptée sur le consentement présumé (cf. Don d’organes : quelle place pour le témoignage des proches ? et Projet de loi santé et don d’organes : un article lourd de conséquences avant même son adoption) prévoit que « le prélèvement d’organes post-mortem peut-être pratiqué sur une personne majeure dès lors qu’elle n’a pas fait connaître, de sons vivant, son refus d’un tel prélèvement, principalement par l’inscription sur un registre national automatisé prévu à cet effet ». Un amendement controversé quand on sait qu’« une partie importante de la population n’a même jamais réfléchi au don de ses organes et ne souhaite pas se positionner sur cette question, qui confronte à la mort… » note Renaloo[1], qui craint « un recul du don ».
- L’autre mesure concerne la mise en place du protocole « Maastricht 3 », le programme de prélèvement d’organes sur personnes décédées des suites d’un arrêt cardiaque après arrêt des traitements (cf. De la mort au don d’organes et quelles perspectives pour le don d’organes ?). Cinq établissements ont été autorisés à réaliser ce type de prélèvement. L’agence de la biomédecine estime que « l’activité observée est satisfaisante pour un programme ouvert depuis quelques mois ». « Quinze donneurs ont été prélevés d’au moins un organe, soit 48% des donneurs recensés » (cf. Le « dilemme éthique assumé » du don d’organes sur donneurs décédés après arrêt des thérapeutiques actives »).
[1] Association de patients concernés par la dialyse et la greffe de rein.
Hospimédia 16/02/2016 ; Le Monde (Pascale Santi) 17/02/2016 ; Le Figaro (17/02/2016) ; Libération (16/02/2016)