L’Agence de biomédecine (ABM) dresse aujourd’hui son premier bilan sur la recherche sur l’embryon, autorisée par la loi de 2004 à titre dérogatoire pour une durée de 5 ans. Au 31 octobre 2009, le gouvernement et l’ABM avaient délivré 48 autorisations de protocoles de recherche à 36 équipes. Arnaud de Guerra, responsable de l’unité Recherche à la direction médicale et scientifique de l’Agence, précise : "Sur les 48 protocoles, 11 étaient à visées de recherche sur l’embryon lui-même, 37 concernaient les cellules souches embryonnaires". Ainsi, alors que la recherche sur l’embryon devait viser principalement une meilleure compréhension de son développement, les expérimentations sur les cellules souches ont principalement eu pour objectif l’étude de diverses pathologies. Elles ont notamment servi à tester des médicaments potentiels.
Pour ce faire, les chercheurs ont importé des lignées de cellules de l’étranger. Ils en ont également créé 19, à partir d’embryons issus de diagnostics préimplantatoires (DPI).
Les premiers des protocoles autorisés arrivent aujourd’hui à échéance. Arnaud de Guerra affirme que "les extensions ne seront accordées qu’après examen approfondi. Les projets ne pourront être reconduits que s’ils sont convenablement argumentés par rapport aux objectifs initiaux de la recherche".
Reste à savoir si jusqu’ici, les deux conditions fixées par la loi pour l’ouverture des recherches sur l’embryon ont été respectées : que celles-ci soient "susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs" et qu’elles ne puissent être poursuivies "par une méthode alternative d’efficacité comparable". La question a ouvertement été posée la semaine dernière par la sénatrice UMP de Paris Marie-Thérèse Hermange (cf. Synthèse de presse du 11/12/09)
La Croix (Marianne Gomez) 14/12/09