A l’occasion de l’ouverture du débat parlementaire sur la proposition de loi Claeys-Leonetti, le 10 mars, l’Académie de médecine (ANM) a fait connapitre ses « recommandations et mises en garde » vis-à-vis de ce texte.
Les professeurs Denys Pellerin, président de l’ANM et Jean Noël Fiessinger membre titulaire de l’ANM soulignent trois points :
- Leur accord avec la loi Léonetti de 2005, dont ils ont encouragé la diffusion auprès des soignants et patients.
- Leur inquiétude sur l’interprétation que pourrait avoir le terme « sédation » dont parle l’article 3 de la proposition : « Le qualificatif ‘terminal’ appliqué à la sédation profonde fait apparaitre que son but premier n’est pas de soulager et d’accompagner le patient, mais de lui donner la mort. Quand bien même il s’agirait ‘seulement’ d’une aide au suicide, il s’agit d’une euthanasie active ».
- Le constat de la difficile mise en pratique des directives anticipées et de leur méconnaissance. L’Académie de médecine encourage leur développement ou au moins, en leur absence, la mise une place d’une « authentique concertation » « avant de décider de statuer sur la nation d’obstination déraisonnable », mettant en jeu « l’ensemble de l’équipe soignante, des membres de la famille ou la personne de confiance », et un « tiers extérieur. » Elle plaide pour les qualifier d’ « engageantes » plutôt que « contraignantes ».
Cette prise de position intervient après celle de l’Ordre national des médecins (Cf. Synthèse Gènéthique du 5 mars 2015). Comme l’avait fait l’Ordre, l’Académie insiste sur le point non négociable suivant : « Il n’est pas dans la mission du médecin de donner la mort ».
Académie Nationale de médecine, 5.03.2015 (Denys Pellerin, Jean Noël Fiessinger)