Les membres de l’Académie de médecine ont rappelé dans un communiqué que “Le rôle du médecin et d’une équipe soignante est de soigner et ne saurait être de donner la mort, quelle que puisse être leur motivation.”
L’Académie nationale de médecine rappelle qu’elle s’oppose à tout acharnement thérapeutique et que le devoir du médecin est d’y substituer les soins palliatifs notamment destinés à lutter efficacement contre la douleur et d’assurer l’apaisement de la personne qui doit être accompagnée jusqu’au terme de sa vie.
Elle se déclare “résolument hostile à toute disposition visant à dépénaliser l’euthanasie et l’assistance au suicide, son équivalent, quand bien même les conditions de leur pratique seraient fixées par voie réglementaire à l’exemple des législations néerlandaise et belge, qui se démarquent en cela de la position européenne commune.”
Elle est fermement attachée à l’obligation déontologique du médecin de soigner le malade comme de l’accompagner quand sa guérison ne peut plus être espérée.” Il serait inacceptable que la relation de confiance entre le malade et le médecin, notamment quand elle concerne les personnes âgées en fin de vie, puisse être ébranlée par le pouvoir donné au médecin de mettre un terme à la vie” de son patient.
L‘Académie nationale de médecine souhaiterait “que si le législateur devait se saisir de la question, en dépit des risques que comporte l’approche législative d’un sujet si sensible, le terme d’euthanasie (de même que l’assistance au suicide) soient inscrits dans la loi au même titre que les termes meurtre et assassinat. Dès lors l’acte d’euthanasie serait bien reconnu pour ce qu’il est, transgression et crime mais cependant d’une autre inspiration qu’un meurtre ou un assassinat.”
Gènéthique le 18/12/03 – La Croix 18/12/03