Le CHU de Dijon est l’un des premiers en Europe à s’être équipé d’une imprimante 3D en décembre dernier. Cette technologie lui permet, à partir de clichés d’imagerie, à imprimer le squelette facial de patients destinés à être opérés et bénéficier d’implants faciaux. La fabrication d’implants sur mesure est aujourd’hui une réalité. Et demain, celle d’organes vivants ?
L’arrivée de cette technique révolutionnaire à Dijon est due au Pr. Narcisse Zwetyenga qui dirige la chirurgie maxilo-faciale au CHU. Elle permet de reproduire en 3D la forme du crâne du patient, “faite de microcouches de plastique thermoformable déposées les unes sur les autres”. Cela permet d’aller plus vite le jour de l’opération car “on a déjà estimé la partie à réséquer et la partie osseuse à prélever pour reconstruire la mâchoire”.
Les avantages de cette technique sont multiples : le risque anesthésique est a priori plus faible car l’opération est écourtée, le séjour est lui-même raccourci (5 jours au lieu de 7), et le risque infectieux potentiellement diminué. Cependant, la machine coûte quelque 400 000€.
A terme, certains pensent à imprimer des os ou des organes vivants. Une société américaine avait annoncé cet hiver avoir imprimé un foie, mais non greffable. Tout le problème réside dans leur vascularisation. Aujourd’hui, à Bordeaux, un laboratoire travaille sur la cornée -qui n’a pas besoin d’être vascularisée. Fabien Guillemot (INSERM) explique que les morceaux de cornée imprimés serviront à tester la toxicité de produits industriels et pharmaceutiques d’ici 18 mois. Et dans 7 à 10 ans, les greffes de cornées imprimées seront possibles. D’autres travaux sont également en cours à Bordeaux, comme l’impression de cellules et de matériau pour remplacer la dyalise pour “prolonger la vie d’un rein”.
Le Quotidien du Médecin (Delphine Chardon et Dr. Véronique Nguyen) 27/03/2014