Le projet de loi Santé actuellement débattu à l’Assemblée nationale contient un amendement des députés PS Jean-Louis Touraine et Michèle Delaunay réformant radicalement le système du don d’organes en France (cf. Synthèse Gènéthique du 25 mars 2015). S’il était adopté, à partir du 1er janvier 2018, toute personnes majeure qui n’aura pas signifié son refus sur un registre national, sera réputée donneur, et les médecins pourront procéder à des prélèvements sans accord de la famille endeuillée.
Les professionnels de santé témoignent de leur scepticisme, à la fois sur la nouvelle méthode proposée qui viendrait détruite la relation de confiance entre le soignant et les familles, et sur les résultats. Loin d’augmenter le nombre le greffons disponibles, un tel système risque de produire un recul en matière de dons.
Pour Emmanuel Hirsch, “cet amendement heurte nos valeurs éthiques de soignants […] Il est inconcevable de passer outre le témoignage d’une famille en deuil. Une telle attitude sera vécue par les familles comme une négation de la personnalité et de la mémoire du défunt.” Le directeur de l’Espace régional de réflexion éthique d’Ile-de-France avait déjà pris la parole sur ce sujet (cf. Synthèse Gènéthique du 31 mars 2015).
Xavier Lacroix, membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et le Dr Olivier Jonquet préfèreraient un fichier du “oui”, voire une inscription sur la carte vitale, pour un geste qui nécessite l’expression de la volonté.
Famille Chrétienne (Antoine Pasquier) 8/04/2015