La recherche sur l’embryon ne changera pas de régime… pour le moment

Publié le 28 Mar, 2013

 Dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29, la proposition de loi autorisant la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, “n’a pas pu aller à son terme, ce qui a suscité la fureur des députés radicaux qui ont quitté l’hémicycle“. Cette proposition de loi avait été déposée par le groupe radical de gauche dans le cadre d’une ‘niche parlementaire’, c’est-à-dire “une journée réservée à un groupe parlementaire d’opposition ou minoritaire pour étudier ses textes“. 

 

Dernièrement, plusieurs députés ont protesté contre un examen en “catimini“. (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 21 mars 2013). Pour Philippe Gosselin, député UMP, “si c’est un engagement de François Hollande, que le gouvernement porte le texte !“. 
Ainsi, l’examen de ce texte est repoussé de plusieurs semaines car il est envisagé que “le texte soit repris par un autre groupe parlementaire, par le gouvernement, ou mis à l’ordre du jour de l’Assemblée lorsqu’elle en a la maîtrise“. 

Si les députés de l’opposition étaient déterminés à ne pas laisser passer cette réforme importante de la loi de bioéthique, plusieurs milliers de citoyens le sont également. Via la campagne “Vous trouvez-ça normal?“, la Fondation Jérôme Lejeune a rassemblé plus de 52 000 signataires sur sa pétition. 

Dans un article, le quotidien Le Monde publie des témoignages de parents sur le “devenir de leurs embryons congelés“. Les parents de ces embryons se retrouvent parfois démunis lorsqu’ils ne souhaitent plus procréer, ils doivent préciser ce qu’ils souhaitent faire de leurs embryons dits “surnuméraires”. Au cours d’une FIV, plusieurs embryons sont créés, cinq en moyenne, mais seuls “un ou deux sont implantés dans l’utérus de la future mère, pour limiter les risques de grossesse multiple“, les autres sont congelés. Au 31 décembre 2010 “171 417 embryons humains étaient conservés dans les cuves d’azote liquide des Centres d’étude et de conservation des oeufs et du sperme [Cecos]”, autrement dit, congelés. Parmi eux, 64% font toujours l’objet d’un projet parental. Mais lorsque le couple se sépare ou ne souhaite plus procréer, la loi prévoit qu’ils peuvent décider de ne plus les conserver, de les donner à un autre couple ou à la recherche. Mais la réponse à cette question n’est pas facile, et “tous les ans, les couples sont interrogés par les Cecos“. Témoignant à ce sujet, Karen Dupuis, 37 ans, explique: “chaque année, cette lettre est un sujet de dispute entre mon mari et moi”. En outre, ils expliquent que “l’idée de donner les embryons à la recherche leur fait peur“. A ce propos, Mme Fleury précise: “on ne nous a pas parlé de projet précis, c’était inquiétant, on avait en tête des histoires d’apprentis-sorciers“. Frédérique, 45 ans explique quant à elle: “c’était très difficile à envisager pour moi. J’imaginais qu’on allait les découper, les disséquer. Ce ne sont pas des objets“. Par ailleurs, c’est aussi “la crainte d’avoir un enfant ‘dans la nature’ [qui] apparaît chez ceux qui refusent le don“. Ainsi, Mme Dupuis précise: “Je travaille dans un endroit très fréquenté, j’aurais toujours peur de le voir devant moi. Je me serais aussi toujours demandée s’ils ont été bien accueillis“. 

 

Pour Yolaine, 39 ans et son mari, la solution trouvée pour leur unique embryon surnuméraire a été “de faire un troisième enfant“. Elle précise: “Aucun choix ne nous convenait, je ne voulais pas l’abandonner, c’était comme avoir un enfant en suspens“.

 Lci.tf1.fr (Alexandra Guillet) 29/03/2013 – Le Monde 29/03/2013 – AFP 29/03/2013 – Le Monde (Gaëlle Dupont) 28/03/2013 

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