Dans le dossier consacré aux "approches de la différence sexuelle" et la question du "genre", Julia Kristeva constate que "la revendication libertaire, féminine et masculine, a pris, au XXe siècle, la forme d’une guerre des sexes. (…) Dépressions féminines, impuissances masculines, décomposition des liens familiaux témoignent à présent de cette conflictualité à vif". Aujourd’hui; la reconnaissance lucide de la différence sexuelle est assimilée à une guerre des sexes. Pour elle, "seule la liberté élucidée, et non la contrainte imposée, rendra possible les ajustements des différences sexuelles".
De son côté, Xavier Lacroix s’inquiète de cette nouvelle théorie du gender qui en vient à "abolir l’idée même de différence sexuelle" qui n’est pourtant ni culturelle ni politique. "Le déni de la nature est celui du réel en tant que donné". "Même si les rêves d’utérus artificiel se réalisaient, la technique se limiterait à copier, en infiniment moins riche, ce que la nature a déjà donné… Lorsqu’une problématique exclusivement politique se joint à une fascination par la technique, cette volonté peut devenir démesurée…", prévient-il.
>> Sur ce sujet, lire également "Vers un nouveau féminisme" – Lettre Genethique n°80
La Croix 12/09/06