Alors que jusqu’ici, seuls les médecins généralistes et les gynécologues étaient habilités à prescrire les moyens de contraception, le Sénat vient d’adopter une disposition permettant aux pharmaciens et infirmiers de prescrire dans certains cas la pilule contraceptive (projet de loi sur la réforme de l’hôpital).
Médecins et gynécologues prescrivent la pilule pour six mois, un an maximum. Le nouveau texte devrait permettre aux pharmaciens et infirmiers de renouveler les prescriptions "datant de moins d’un an (…) pour une durée de maximum six mois, non renouvelable." Cet assouplissement de la loi veut combler le fossé existant entre la réalité et la législation: dans les faits, les pharmaciens délivrent déjà la pilule "pour dépanner". Cette mesure doit également permettre de lutter contre les IVG, en progression chez les mineures. Enfin, elle irait dans le sens d’une meilleure collaboration avec les médecins spécialistes, leur permettant de se concentrer sur les cas pathologiques.
Cette prescription concerne les seules pilules remboursées par la Sécurité sociale afin d’éviter toute tentation de la part des pharmaciens, de vendre les pilules les plus récentes qui sont plus chères. Une pratique qui pourtant peut s’avérer dangereuse, comme l’explique le Dr Michel Chassang, président du CSMF, le principal syndicat des médecins libéraux: "la pilule n’est pas un bonbon. C’est un médicament avec ses contre-indications et ses effets secondaires redoutables (accidents cardio- vasculaires, troubles métaboliques majeurs…)".
Libération.fr (Marie Piquemal) 11/06/09 –