L’Union française pour une médecine libre (UFML) dénonce de possibles conflits d’intérêt concernant Jean-Marc Aubert, l’un des principaux artisans de la plateforme de données de santé créée en France le 1er décembre 2019.
Principal artisan de cette plateforme en tant que directeur de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Jean-Marc Aubert est retourné le 18 décembre dernier chez son ancien employeur, la société privée Iqvia, leader mondial de l’exploitation des données de santé dont le chiffre d’affaire atteignait près de 10 milliards d’euros en 2018.
Anne Chailleu, vice-présidente du Formindep, une association de lutte contre les conflits d’intérêts dans le monde médical, estime que « le retour rapide de M. Aubert auprès d’Iqvia pose de toute évidence un énorme conflit d’intérêts. (…) Cette société a pour cœur de métier l’optimisation des ventes de produits pharmaceutiques ou dispositifs médicaux par l’exploitation de données de santé. Le recrutement [de M. Aubert] par le ministère de la santé pour lui confier la structuration du secteur public des données de santé était déjà un très mauvais signal ».
Cette nouvelle polémique s’ajoute à celle sur l’hébergement des données de la plateforme par Microsoft Azure, le cloud public du géant américain (cf. La Certification d’hébergeur de données de santé en France accordée à des sociétés privées : les professionnels de la santé s’inquiètent).
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What’s up Doc (26/12/19)