Jean-Yves Nau revient sur la série de publications scientifiques sur les cellules souches dont aura été émaillé l’été 2008. "Est-ce à dire que le moment est proche où ces cellules régénératrices permettront de soigner des maladies aujourd’hui incurables ?", s’interroge le journaliste.
Directeur du laboratoire Plasticité gliale (Inserm – Hôpitaux Sainte-Anne et Broca, Paris) et rédacteur en chef de Médecine/Sciences, Hervé Chneiweiss rappelle que "les cellules souches adultes sont déjà utilisées en pratique depuis trente ans avec les greffes de moelle, dans le domaine des leucémies et des aplasies". D’autre part, "les essais cliniques menés avec des cellules souches adultes progénitrices musculaires commencent à donner des résultats prometteurs dans le traitement de l’incontinence urinaire et de l’insuffisance cardiaque". Reste, d’après lui, le problème de l’accessibilité aux autres cellules souches adultes et la difficulté de les amplifier.
Quant aux cellules souches embryonnaires, si on sait désormais les cultiver sans recourir aux cellules ou sérums animaux – ce qui en condamnait toute utilisation chez l’homme -, reste le problème de la tolérance immunitaire par l’organisme receveur, la maîtrise de la différenciation de ces cellules et leur stabilité in vivo.
Aux cellules souches adultes et embryonnaires, s’ajoutent depuis peu les cellules souches pluripotentes induites (iPS) mise au point par Shinya Yamanaka (cf. Synthèse de presse du). D’ailleurs, Marc Peschanski (Istem-Généthon) explique que "c’est la mise au point de cette technique qui explique la toute récente multiplication des publications dans ce domaine". Il ajoute que "tous les laboratoires spécialisés ont choisi de développer cette technique (…)", "ce procédé, qui est breveté, est étonnement simple". Pour lui, "la production de cellules iPS permet déjà d’envisager de multiples applications concrètes".
Le Monde (Jean-Yves Nau) 29/08/08