En Inde, à l’Institut des sciences médicales de New Dehli (AIIMS), où ils servaient de cobayes pour mettre au point de nouveaux médicaments, 49 bébés sont morts et ce, depuis le 1er janvier 2006. En deux ans et demi, le département pédiatrique de l’hôpital a pratiqué 42 tests cliniques pour des laboratoires étrangers – dont Novartis et Roche – sur 4 142 bébés, dont 2 728 étaient âgés de moins d’1 an.
"Dans certains cas, la mort était l’aboutissement normal au vu de l’état de santé de certains patients", a expliqué un porte-parole de l’Institut. L’AIIMS a par ailleurs nommé un comité indépendant chargé de déterminer si la mort des 49 bébés est bien liée aux tests. En attendant les résultats de l’enquête, le porte-parole du Parti du Congrès a réclamé la suspension de tous les essais cliniques.
Précisons qu’en Inde, les cobayes médicaux coûtent 20 à 60% moins cher, ce qui n’est pas sans attirer les laboratoires pharmaceutiques, et ce d’autant plus, qu’en moyenne, 40% des dépenses engendrées par l’élaboration d’un nouveau médicament sont alloués aux tests cliniques. Du côté des cobayes, la compensation financière proposée est attractive, surtout dans un pays où règnent la pauvreté et l’illettrisme. L’année dernière, le ministère indien de la santé a même proposé un amendement qui autoriserait les laboratoires pharmaceutiques étrangers à tester leurs médicaments sur des patients indiens et ce, avant même que leur innocuité n’ait été démontrée. Selon la Chambre nationale du commerce et de l’industrie, le marché des cobayes humains devrait, d’ici 2010, rapporter à l’Inde 1 milliard de dollars.
Le Monde (Julien Bouissou) 21/08/08 – Le Temps.ch (Jean-Claude Péclet) 21/08/08 – Yahoo.com 21/08/08 – Libération 25/08/08 – Le Figaro (Isabelle Faure) 25/08/08