Dans un éditorial pour Valeurs actuelles, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, dénonce l’ « erreur d’analyse qui assimile la loi de bioéthique au domaine de la santé ». En effet, selon lui, « ni la PMA, ni la sélection prénatale, ni la recherche qui détruit l’embryon, ni la création d’embryons transgéniques ou chimériques », objets de la loi de bioéthique (cf. Loi de bioéthique : no limit ; Loi de bioéthique : l’aliénation aux lois du marché de la procréation), « ne peuvent, de près ou de loin, s’apparenter à l’art médical ». Mais on assiste plutôt à l’« alliance du scientisme et du marché qu’on appelle technoscience » et qui « nourrit une nouvelle anthropologie où l’homme devient enfin le grand architecte de lui-même ». Ainsi, « l’ultime finalité du transhumanisme tient dans ce carré magique : faire, défaire, refaire, parfaire l’humain ». Et Jean-Marie Le Méné précise : « faire l’humain hors sol n’est plus l’exception mais la règle (droit à l’enfant désaffilié) », « défaire l’humain indésirable (élimination des enfants imparfaits jusqu’à la naissance) », « refaire l’humain désiré (réimplantation des seuls embryons sains) », « parfaire l’humain (par transgenèse et chimérisme) ». « Nous y sommes », affirme-t-il.
Pour Jean-Marie Le Méné, « toutes les lois de bioéthique depuis 1994, sans exception », ont eu comme seul effet de mettre de nouvelles techniques, « aussi transgressives que lucratives », à la portée de tous. « Ce projet de loi s’inscrit dans une stricte continuité des lois précédentes, déplore-t-il. Ce qu’il autorise sera aussi durable que l’airain et sans retour possible. »
Pour aller plus loin :
Olivier Rey : “la bioéthique est là pour approuver ce que l’éthique réprouve”
Loi de bioéthique : vers la GPA ?
Loi Bioéthique : Filiation, la pomme de discorde
Loi de bioéthique : un travail parlementaire bafoué
Loi de bioéthique : précipitation et silence du gouvernement
Valeurs actuelles, Jean-Marie Le Méné (09/07/2020)