Le quotidien Le Monde revient sur l’étude baptisée "La France palliative" réalisée par Marie de Hennezel et remise en septembre dernier à Roselyne Bachelot (cf. Synthèse de presse du 25/03/08) . Ce rapport montre un état de carence généralisé en matière de soins palliatifs. Il dénonce les difficultés majeures et récurrentes dans la diffusion de la culture des soins palliatifs. Il conclut enfin sur le manque de financement pour mettre en place cette politique.
D‘après cette étude, la majorité des médecins et des soignants estiment de leur devoir de protéger les plus vulnérables et "sont conscients des dérives possibles d’une loi qui ouvrirait à la possibilité d’éliminer ceux qui nous dérangent". "Cette tendance existe déjà chez nos voisins des Pays-Bas et de Belgique, puisqu’on envisage déjà d’étendre l’euthanasie aux grands dépressifs et aux déments. Pourquoi, serions nous mieux prémunis que nos voisins?", s’interroge Marie de Hennezel.
En Belgique, l’écrivain Hugo Claus a demandé à être euthanasié et conformément à la loi de 2002, a pu l’être. L’an dernier 495 personnes ont été euthanasiées en Belgique. 1900 euthanasies ont été pratiquées dans le pays depuis l’entrée en vigueur de la loi. La grande majorité concerne des malades atteints de cancers généralisés ou gravement mutilants. Rappelons qu’en Belgique, le patient doit être "capable et conscient", doit connaître une souffrance physique ou psychique "constante, insupportable, qui ne peut être apaisée" et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique "grave et incurable".
Le Monde (Jean-Yves Nau) 26/03/08 – Libération (Charlotte Rotman) 25/03/08 – L’Express 20/03/08