“La FIV a détruit ma famille”

Publié le 28 Oct, 2010

Helen James, une femme britannique de 41 ans, raconte dans le Daily Mail comment sa fuite en avant dans des traitements de fertilité et son désir de bâtir une "famille parfaite" a fini par détruire sa famille, son mariage et l’a confronté à la plus difficile décision de sa vie : avorter de jumeaux conçus par fécondations in vitro (FIV), après avoir tout tenté pour tomber enceinte. Elle explique comment des cycles répétés de FIV et l’espoir qu’ils ont suscité chez elle ont bouleversé sa vie : "j’ai un fils mais aussi un divorce, une série d’amitiés perdues ou radicalement altérées et des cicatrices émotionnelles liées à des années d’intervention médicale […] La quête effrénée de la fertilité a été [pour moi] un calice empoisonné". Elle écrit qu’il faut en moyenne 3 cycles de traitement pour obtenir un bébé sain et que ces traitements sont pour la plupart des couples "un voyage rempli de faux espoirs et de déceptions".

Helen James raconte son histoire depuis le moment où elle a décidé avec son mari de recourir à l’assistance médicale à la procréation en 2005. Enceinte après son premier cycle de FIV, elle a fait une fausse couche à 9 semaines qui l’a meurtrie. Convaincue qu’elle n’aurait jamais d’enfants, elle explique les sentiments de jalousie qui la dévoraient dès lors qu’elle entendait parler de grossesse ou de femmes enceintes, jusqu’à se disputer avec sa meilleure amie. De nouveau enceinte après un autre cycle de FIV, elle découvre qu’elle attend des jumeaux. Les médecins s’aperçoivent à 20 semaines que l’un des jumeaux a de sévères lésions au cerveau et lui conseille de mettre fin à ses jours parce qu’il n’est pas viable. "Tout s’est effondré autour de nous. J’ai passé les dix dernières semaines de ma grossesse […] emplie de sentiments suicidaires. Alors que j’essayais de me préparer à la perte d’un de mes jumeaux, tout en me demandant si je trouverais assez de courage pour me tuer, mon mari s’est battu pour me sortir de la dépression, tout en luttant contre sa propre tristesse. […] son objectif était de faire mon bonheur à tout prix". Helen James décrit comment, après la naissance de son fils survivant, 6 heures après l’avortement de son jumeau, elle souffrait d’une forme d’état de stress post-traumatique : "même si j’avais un fils survivant, j’ai appris qu’un très grand chagrin peut éclipser la joie". Au lieu de goûter le bonheur de sa maternité, elle décide de "prendre les devants avec sa mission suivante" pour réaliser son désir de famille idéale et "compenser" la perte d’un de ses jumeaux : avoir un second enfant. Son mari voulant la voir "heureuse" accepte de la suivre dans ses "plans" de recourir à d’autres traitements coûteux de fertilité. Après 3 cycles décevants de FIV, elle décide de recourir au don d’ovocyte et entreprend des recherches pendant plusieurs mois pour trouver la donneuse idéale qu’elle part rencontrer au Canada avec son mari. C’est le début de difficultés dans le couple, son mari devenant sujet à des crises de larmes. Le couple finit par éclater à son retour au Royaume-Uni et divorce alors qu’elle est est enceinte de jumeaux. Ils prennent la décision d’avorter. "J’ai attendu 5 ans dans des cliniques car je désirais être enceinte et maintenant j’attends dans une clinique pour ne plus être enceinte" raconte Helen James. "Ma famille et mes amis étaient très abattus à mon sujet – à la fois pour l’interruption de grossesse et pour le divorce qui a eu lieu 10 mois plus tard".

Elle reconnaît aujourd’hui comment la poursuite acharnée de fertilité a pu dominer chaque heure de sa vie jusqu’à détruire son couple. "Mon expérience m’a ouvert les yeux sur les ravages inconnus que peut engendrer la FIV. […] Mon mari et moi avons passé 5 ans de stress du fait de notre désir d’être parents".  "Cela a laissé une marque indélébile sur ma vie […] Le Pr. Alison Murdoch, expert en fertilité m’a dit un jour que l’infertilité pouvait briser la vie d’un couple. […] Maintenant je comprends pourquoi".

Helen James cite une récente enquête selon laquelle 90% des 900 femmes interrogées ont affirmé avoir eu des sentiments dépressifs lors de leur parcours de FIV. 1 femme sur 5 dit avoir eu des pensées suicidaires.

Selon les statistiques de la Human Fertilisation and Embryology Authority, 80 femmes avorteraient chaque année après une FIV (Cf. Synthèse de presse du 30/07/10) .

Daily Mail (Helen James) 23/10/10

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