La fiabilité du DPNI en question

Publié le 26 Fév, 2019

La mère d’une petite fille de deux ans, porteuse de trisomie 21, a intenté un procès le mois dernier auprès de la Cour supérieure du comté de San Mateo en Californie, contre la société de biotechnologie Natera. Nicole Stremlau remet en cause la fiabilité et l’exactitude de leur test de dépistage prénatal non invasif, dont les résultats se sont trouvés erronés pour son propre enfant.

Selon la brochure, le test Panorama de Natera est conçu pour dépister les anomalies génétiques, identifier le sexe du bébé. Il peut être réalisé dès neuf semaines de grossesse sans risque de fausse couche, à partir d’un échantillon de sang de la mère qui contient naturellement des informations génétiques provenant du placenta. Le test, pratiqué par Nicole Stremlau, avait conclu que le risque pour le bébé d’être porteur de trisomie 21 était minimal, moins d’une chance sur 1000.

Aussi, à la naissance de sa fille, personne ne pensait qu’elle puisse être trisomique ; tant la famille que les médecins ont été surpris. Nicole Stremlau estime qu’en ne donnant pas d’information critique au sujet de la santé de sa fille, Natera a volé à sa famille l’opportunité de prendre des décisions éclairées. Si elle dit adorer sa fille et trouver très difficile de parler de son expérience, elle se sent obligé de le faire pour éviter que d’autres ne s’en remettent aux résultats du test.

Dans une déclaration, la société Natera affirme que le test n’est pas un diagnostic et qu’il n’est pas sûr à 100%. L’avocate de Nicole Stremlau, remarque que Natera propose peu d’informations aux patients au sujet de ce qui peut être fait pour prévenir les résultats négatifs et s’inquiète de savoir comment ceux de Nicole Stremlau seront pris en compte par la firme. Elle estime que les supports marketing de Natera pour Panorama n’offrent pas une image complète de l’exactitude et de la fiabilité des résultats des tests destinés aux patients qui en dépendent, sachant que le pourcentage d’ADN fœtal dans le sang maternel varie entre 1 et 30% et que les tests pratiqués sur du sang ayant un taux d’ADN fœtal sont plus exacts que les autres.

Les deux femmes espèrent que les poursuites permettront un débat autour des informations que les sociétés qui produisent ces tests devraient fournir aux consommateurs, notamment quant aux limites de fiabilité de ces tests.

L’avocate souhaite que le procès permette d’assurer les soins de l’enfant durant sa vie et voudrait que Natera et les autres sociétés comprennent l’impact de leurs produits sur les êtres humains, d’autant que les femmes enceintes sont souvent dans un état de vulnérabilité et ont tendance à vouloir tout faire pour s’assurer de la santé de leur enfant. Nicole Stremlau demande que ces tests soient davantage surveillés et règlementés.

San Mateo Daily Journal, Anna Schuessler (25/02/2019) – Mother speaks up about risks of prenatal testing

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