La CNIL rend ses recommandations sur l’intelligence artificielle

Publié le 18 Déc, 2017

Fruit de plus d’un an de travail, la CNIL[1] a publié en ligne le 15 décembre un rapport de synthèse[2] sur les enjeux des algorithmes et de l’intelligence artificielle.

 

Bien que « les systèmes informatiques experts » aient connus leur « heure de gloire depuis les années 1970 », « la thématique des algorithmes s’est naturellement imposée, car la prise de conscience du grand public se double d’un malaise face à ces objets nouveaux qui ont tout de boîtes noires », explique la présidente de la CNIL, Isabelle Falque-Pierrotin. Selon un sondage IFOP de janvier 2017, 52% des Français « ne savent pas précisément ce dont il s’agit ». « Même si la jeunesse est davantage connectée, il s’agit plus d’une génération d’utilisateurs que de codeurs », remarque Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du numérique.

 

Selon la définition que l’on donne de l’Intelligence Artificielle, les problématiques éthiques et techniques ne seront pas les même : « On peut faire référence à un simple moteur de règles, à un système d’apprentissage à partir de données (machine ou deep learning), ou à une combinaison de plusieurs de ces sytèmes ! ». « S’il s’agit d’un problème de calcul, se posera la question des infrastructures informatiques. S’il s’agit d’apprentissage machine, c’est la taille des jeux de données disponibles qui sera critique. »

 

En Europe, la CNIL souhaite « imposer une certaine vision du numérique à la française, ou du moins à l’européenne, ce qui passe par un équilibrage entre performance et responsabilité éthique ». Elle est aujourd’hui le « seul acteur national de la protection des données à s’être lancé dans une telle consultation publique » : « plus de 3.000 personnes et 6 structures partenaires au cours des 45 évènements animés sur le territoire ».

 

Isabelle Falque-Pierrotin commente : « Nous avons dégagé deux principes fondateurs : la loyauté, c’est à dire le fait que l’intérêt des utilisateurs doive primer, ainsi que la vigilance ». Pour elle, « l’ensemble des maillons de la chaine algorithmique, concepteurs et utilisateurs, doivent être mobilisés ».  

 

Conscient que ces questions font face à un « défi de formation », Mounir Mahjoubi a présenté en décembre « son plan contre l’exclusion numérique ».  

 

[1] Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés.

[2] En accès libre : Comment permettre à l’homme de garder la main ?

Sciences et Avenir, Sarah Sermondadaz (15/12/2017)

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