La clause de conscience du pharmacien, une question insignifiante pour le Conseil d’état ?

Publié le 25 Jan, 2018

Le 22 décembre dernier, le Conseil d’état a refusé d’admettre le pourvoi présenté par un pharmacien de Gironde. Ce professionnel de santé avait été condamné en 2016 par la chambre de discipline du Conseil régional d’Aquitaine de l’ordre des pharmaciens à une semaine d’interdiction d’exercer, pour ne pas avoir vendu de stérilet (cf. Un pharmacien suspendu pour refus de vente). Son appel de cette décision ayant été rejeté en juillet 2017, il avait saisi le Conseil d’Etat (cf. Clause de conscience du pharmacien : un recours devant le Conseil d’Etat), qui considère « qu’aucun de ces moyens n’est de nature à permettre l’admission du pourvoi »[1]. Le pharmacien a alors formé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme.

 

La décision du Conseil d’Etat « ne fait l’objet d’aucune motivation », alors qu’elle interroge : « Quels sont donc les moyens avancés par le pharmacien qui ne sont pas considérés comme ‘sérieux’ ? » Parmi les « moyens » avancés se trouvent « la constitution même de la faute (le refus de vente n’est pas avéré), la classification et le fonctionnement du stérilet (contraceptif ou contragestif ?), le devoir d’information des pharmaciens sur les modes d’action des différentes ‘contraception’, la prétendue autorisation de mise sur le marché du stérilet (une telle autorisation n’existe que pour un médicament) et enfin la liberté de conscience des pharmaciens ».

 

Moins de deux ans après les « vifs débats causés par l’éventualité d’intégrer une clause de conscience pour les pharmaciens dans le code de déontologie de la profession (…)[2] faut-il comprendre que l’une des préoccupations professionnelles majeures de cette profession sort purement et simplement du champ juridique ? », s’interroge Joël Hautebert, juriste.

 

Pour aller plus loin :

 

 

[1] « Un pourvoi devant le Conseil d’état n’est pas automatiquement reçu. Selon l’article L822-1 du code de justice administrative, le pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat fait l’objet d’une procédure préalable d’admission. L’admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n’est fondé sur aucun moyen sérieux ».

[2] Pharmaciens : le projet de clause de conscience étouffé

Objection!, Joël Hautebert (25/01/2018)

Partager cet article

Synthèses de presse

GPA : le salon Wish for a baby renonce à se tenir à Paris
/ PMA-GPA

GPA : le salon Wish for a baby renonce à se tenir à Paris

Le salon Wish for a baby a annoncé le 16 avril qu’il ne se tiendrait pas à Paris cette année ...
Euthanasie : le gouvernement portugais temporise
/ Fin de vie

Euthanasie : le gouvernement portugais temporise

Le 23 avril, le gouvernement démissionnaire a considéré que la loi dépénalisant l'euthanasie adoptée en 2023 ne peut pas entrer ...
Revivification : un organoïde issu d’un musicien décédé « capable de composer de la musique »

Revivification : un organoïde issu d’un musicien décédé « capable de composer de la musique »

Une équipe d'artistes, de biologistes et de neuroscientifiques a collaboré pour mettre au point un incubateur contenant un « mini-cerveau » humain ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.