La Chine publie une « directive éthique » en matière de recherche sur l’édition du génome humain

Publié le 9 Juil, 2024

Le ministère chinois de la science et de la technologie a publié lundi une « directive éthique » pour la recherche sur l’édition du génome humain. Elle inclut une « interdiction stricte » de l’utilisation « de cellules germinales éditées, d’ovules fécondés ou d’embryons humains » à « des fins de grossesse et de reproduction » (cf. Edition du génome : un troisième sommet international).

La porte déjà ouverte

En matière d’édition du génome humain, « les risques encourus sont imprévisibles et ont des implications pour la dignité et le bien-être des individus » (cf. Editer le génome : des conséquences imprévisibles ?). En outre, ce type de recherche soulève des problèmes éthiques, juridiques et sociaux « susceptibles d’avoir un impact sur la société » (cf. Avis du CCNE sur les modifications ciblées du génome : « La société devrait définir le monde qu’il serait souhaitable de léguer aux générations futures »).

La directive rappelle l’interdiction actuelle de mener des recherches cliniques sur l’édition du génome des cellules germinales. Ce type de travaux « ne devrait être envisagé que si les avantages et les risques, ainsi que les autres options disponibles, sont pleinement compris et évalués ». Il faut également que les « questions de sécurité et d’efficacité » aient été abordées et qu’un « large consensus social » ait été obtenu. L’étude doit avoir fait l’objet d’une évaluation « rigoureuse et prudente ».

Des principes à respecter, en principe

Le ministère indique se fonder sur un ensemble de principes : l’amélioration du bien-être humain, le respect de la dignité humaine, et la sauvegarde des droits et intérêts fondamentaux des participants à la recherche, y compris le droit à l’information, à la vie privée et à l’autonomie. Il met également en avant les principes d’équité et d’impartialité, ainsi que d’ouverture et de transparence.

Les recherches doivent être menées « en évaluant soigneusement les conditions d’utilisation des technologies d’édition du génome humain » et « en assurant un suivi des risques tout au long du processus ».

He Jiankui avait « choqué le monde » en 2018 lorsqu’il a affirmé avoir créé les premiers êtres humains génétiquement modifiés (cf. Des bébés génétiquement modifiés ? « Inacceptable à l’heure actuelle » pour les scientifiques). Il a été condamné à trois ans de prison en décembre 2019 pour avoir procédé illégalement à l’édition de gènes d’embryons humains (cf. He Jiankui : pas d’excuses, pas de regrets ?).

 

Source : Global Times (09/07/2024) – Photo : Pixabay

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