Dans le cadre de l’Affaire Perruche, quelques journaux dressent aujourd’hui un portrait de Jerry Sainte-Rose, avocat général à la Cour de cassation. Depuis le début de l’Affaire Perruche, qu’il a récupéré par hasard avant l’été 2000, ses positions « éthiques » sont systématiquement ignorées par l’ensemble de ses collègues. Mais, il résiste à cet arrêt en affirmant « je suis un homme qui a des convictions et un peu de caractère ». Son principal combat : la banalisation de la vie humaine. Il s’oppose fermement à ce « droit à ne pas naître » qui « amènerait à créer une catégorie de « mort vivants », en permettant d’indemniser « ceux qui auraient dû mourir ». « Aucune norme ne permet de dire qu’une vie ne mérite pas d’être vécue » ajoute t-il.
Ce sont ses références à des valeurs et notamment celle de la dignité humaine, qui le pousse à défendre cet idéal humaniste. « La jurisprudence actuelle correspond à notre époque, qui voit un certain scientisme instrumentaliser l’homme » ajoute-t’il. Il affirme pourtant que l’arrêt Perruche a laissé perplexe ses collègues mais « vous ne verrez jamais des magistrats se déjuger du jour au lendemain »souligne t-il.
Le Figaro 29/11/01 – Libération 29/11/01