Début février 2012, interviewé par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, Jean-Marc Nesme, député UMP de Saône-et-Loire, a dénoncé la proposition de François Hollande de légaliser l’euthanasie (Cf. Synthèse de presse du 27/01/12) : "le candidat socialiste veut légaliser l’euthanasie, c’est-à-dire inscrire dans la loi le droit de tuer". Le député, maire de Paray-le-Monial, s’est inquiété des conséquences que pourrait avoir "une telle décision […] à la fois inacceptable, car contraire au respect de la personne humaine, et dangereuse, car à l’origine de dérives dont nul ne sait où elles nous conduiraient". En effet, il constate que les pays d’Europe qui ont adopté l’euthanasie, cherchent aujourd’hui à "faire machine arrière", face à des dérives comme l’influence de "considérations liées à l’héritage" dans les procédures d’euthanasie. Il ajoute que derrière cette volonté de légaliser l’euthanasie, on trouve "des arguments économiques" liés au contexte de crise : "La tentation de libérer des lits peut exister".
Quant à l’engagement de François Hollande d’encadrer cette pratique "dans des conditions précises et strictes", Jean-Marc Nesme la décrit comme illusoire : "C’est un leurre. Si l’on admettait l’euthanasie, au prix d’une ultime transgression, aucune limite ne tiendrait". Il illustre son propos par l’exemple du critère de la "souffrance psychique", cité par le candidat : "veut-il parler des maladies mentales ? Comment traiter la demande d’une personne dépressive ?"
Pour Jean-Marc Nesme, la loi Leonetti, loi sur la fin de vie et les droits des malades, votée en 2005, apporte une vraie réponse aux problèmes de la souffrance, à la différence de l’euthanasie. Cette loi encourage le développement des soins palliatifs, destinés à soulager cette souffrance : "Ce qu’il faut, c’est développer en France cette culture des soins palliatifs".
Valeurs Actuelles (Fabrice Madouas) 2-8/02/12