Jean-François Mattei ancien ministre de la santé, professeur de médecine et généticien, met en garde contre les potentielles dérives des techniques de procréation artificielle, qui conduiraient à la naissance « d’enfants à la carte ».
Si ces techniques « permettent de lutter contre l’infertilité et contre certaines maladies graves » et sont un moyen « d’améliorer la condition humaine, comme la médecine a toujours tenté de le faire » ; elles peuvent en revanche devenir « problématiques lorsque l’homme se prend pour Dieu ». Pour l’ancien ministre, « le risque de fuite en avant est réel » lorsque l’homme « ne se pose aucune limite et commence à manipuler le vivant ». Il considère que le risque est grand « d’encourager des enfants à la carte », ce qui serait problématique car les enfants ne seraient plus « le fruit du hasard » et « chacun serait enclin à demander des comptes » s’ils ne répondaient pas aux attentes formulées avant leur conception.
Jean-François Mattei prend les exemples de « l’enfant-médicament » et des enfants nés d’un don de sperme anonyme qui ne sont pas libres : l’un est « obligé de se soumettre, toute sa vie, à des ponctions de moelle pour un aîné », tandis que l’autre demande à connaître ses origines.
La Croix (09/11/2015)