Jean-François Delfraissy auditionné au Parlement

Publié le 24 Mar, 2021

A la tête du CCNE depuis quatre ans, Jean-François Delfraissy, « Professeur de médecine, spécialiste d’immunologie et des virus émergents », vise un troisième mandat : « J’estime que le job n’est pas terminé (…) que je dois l’accompagner pour arriver à ce que j’appelle le CCNE 2.0 ». Auditionné mercredi matin, il a reçu un avis favorable des députés et des sénateurs de chaque Commission des affaires sociales.

Au bilan de ses deux premiers mandats : l’organisation des états généraux de la bioéthique, et un flot continu d’avis sur des sujets divers[1]. De mars à juillet 2020, nommé président du Conseil scientifique Covid, il se place en « déport » du CCNE, confiant alors l’instance à sa vice-présidente, Karine Lefeuvre. A l’avenir, outre la constitution du CCNE numérique, demandé par le gouvernement en 2019, Jean-François Delfraissy évoque divers enjeux : élargissement des sujets de réflexion du CCNE, diversification du « club élitiste d’intellectuels parisiens » qu’est encore le CCNE, création d’un groupe de travail sur les enjeux de la santé publique, mise en place d’une collaboration européenne.

Le leitmotiv de Jean-François Delfraissy n’a pas changé : « le président du CCNE ne sait pas ce qu’est le bien et le mal », une position relativiste qui semble satisfaire les parlementaires. Mais ces derniers ne cachent pas leur inquiétude face à la « double casquette » du président du CCNE qui est aussi président du Conseil scientifique COVID. Une situation « qui a donné à plusieurs reprises le sentiment que vous pouviez être juge et partie », formule Jean-Carles Grelier. Allant plus loin Thibaut Bazin s’interroge sur l’indépendance du CCNE : « Le CCNE est constitué de personnes nommées par le pouvoir en place mais aussi par les présidents d’organismes eux-mêmes souvent nommés de la même manière. Ne peut-on alors douter de la réelle indépendance de cet organisme, avec une telle proportion de personnes nommées par l’exécutif ? »

D’autres points sont discutés par les députés : les revirements d’avis du CCNE sur des sujets comme la PMA, l’ignorance des conclusions des états généraux de la bioéthique : « Si on fait le parallèle entre la convention nationale pour le climat et le projet de loi en cours d’examen, la comparaison est sans appel. Cela ne vous choque-t-il pas ? » demande le député Thibaut Bazin. Nombreux sont également les parlementaires à demander au Professeur l’avis du CCNE sur la fin de vie et l’euthanasie, alors que le sujet revient dans les débats. Un nouveau groupe de travail sur ce sujet est constitué, annonce Jean-François Delfraissy.

Après ces deux auditions « marathon », Jean-François Delfraissy reçoit, malgré les critiques, un avis favorable à son renouvellement au CCNE.

[1] santé des migrants, prise en charge des patients les plus anciens et remise en cause des modèles d’EHPAD, adoption, transgenres, COVID

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