Japon: le droit à l’avortement fait consensus

Publié le 18 Mar, 2014

 Plus de 200 000 Japonaises recourent à l’avortement chaque année. Dans ce pays, “l’avortement est considéré comme un processus raisonnable” et les opposants à l’avortement ne sont pas compris par les citoyens. Dans la mesure où l’avortement ne donnerait lieu à aucune culpabilité ni honte, “les entretiens qui précèdent généralement les avortements en Europe sont inexistants“. Mariko, une jeune femme tokyoïte de 24 ans qui a pris la décision d’avorter au tout début de sa carrière, alors qu’elle était enceinte de 9 semaines explique: “ici, on ne considère pas le soutien psychologique nécessaire, avant ou après l’intervention“. 

Au Japon, l’esprit bouddhiste et la croyance en la réincarnation justifierait que l’ “on n’associe pas de débat moral à l’avortement“. Le contexte historique aurait également beaucoup contribué à la légalisation de ce droit: “après la Seconde Guerre mondiale, le Japon se trouvait face à une vraie crise sociale: 10 millions de personnes souffrent de la faim et la population croît entre 1945 et 1950“. En 1948, le Japon est le premier pays à légaliser l’avortement. 
Mais aujourd’hui, le baby-boom est loin et le faible taux de natalité est un problème important au Japon. De fait, pour la première fois depuis 1948, quelques voix s’élèvent pour remettre en cause le droit à l’avortement. Ainsi en est-il de Seiko Noda, législatrice à la Chambre des représentant, qui a déclaré, dans l’Asahi Shimbun, le journal le plus lu au Japon: “Si on veut que les gens fassent plus d’enfant, il faut interdire l’avortement“. 

Outre le faible taux de natalité, concilier carrière et vie de famille est une “mission quasi impossible” dans la société nippone conformiste. Après un mariage, trois Japonaises sur cinq abandonnent leur emploi dès leur première grossesse. Un fait que déplore Mariko: “La société et même l’entreprise verraient d’un mauvais oeil une femme enceinte qui continue de travailler“. 

 TV5.org (Agnès Gallais) 17/03/2014 

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