Le journal Libération consacre sa dernière page à un portait de Jacques Testart.
Jacques Testart est biologiste et “père” de la première fécondation in vitro française qui a abouti à la naissance d’Amandine en 1982. Mais il n’était pas dans la salle d’accouchement, laissant la place au gynécologue René Frydman qui depuis est aux yeux du public le père d’Amandine. “C’est un cuisant sentiment de dépossession” commente Testart. Il explique que le biologiste et le gynécologue constituent un tandem dans les cas de procréation assistée : le biologiste réalise la fécondation en éprouvette, le gynécologue prélève les ovules, implante l’oeuf et assure l’accouchement. J.Testart précise d’ailleurs que “la FIV est un acte de biologie pas de médecine“.
Dans le cas de Jacques Testart et René Frydman, le tandem n’a pas survécu aux profondes divergences qui les séparent. Alors que René Frydman défend le tri sélectif des embryons, Jacques Testart met en garde contre un “eugénisme mou” et s’oppose au dépistage génétique, au clonage thérapeutique et aux OGM. Aujourd’hui, il dit “postuler pour le droit à la non-recherche“, “à la pause éthique“.
Libération (Laure Noualhat) 17/06/03