Ouest-France, qui consacre un éditorial à la suppression du délai de réflexion pour une IVG, trouve “tout à fait étonnant” qu’un amendement ait été voté en ce sens. Pourquoi faudrait-il supprimer le temps de la réflexion pour un sujet aussi grave qui “ne peut être fait à la va-vite, ni banalisé puisque chaque personne concernée en garde, quel que soit son choix, un souvenir souvent marquant” ? Comme en témoignait le Dr Gilles Grangé, gynécologue obstétricien, auprès de La Croix, “l’avortement n’est jamais un acte banal. Le délai de réflexion prévu par la loi Veil n’est pas superflu car il permet aux femmes et aux couples de digérer ce qui leur arrive.”
Alors, si cela ne sert pas la femme, quels motifs justifieraient le vote d’une telle mesure par l’Assemblée nationale ? “Derrière cette mesure, y a-t-il des objectifs économiques ? S’agit-il de réduire les dépenses de Sécurité Sociale en diminuant le nombre de consultations médicales ? Si tel était le cas ce serait abuser de la détresse des femmes, sous couvert de servir leurs droits !”
En plus de tromper la femme en la faisant céder à la précipitation, la suppression du délai de réflexion aurait une autre conséquence désastreuse : elle “renforcerait l’idée, déjà très présente chez les jeunes, que l’avortement ne serait qu’une forme de contraception”.
Note de Gènéthique
Le projet de loi Santé arrive en première lecture à l’Assemblée nationale à partir du 31 mars. Il contient des dispositions relatives à l’avortement, outre la suppression du délai de réflexion. Pour en prendre connaissance, consultez l’Infographie de Gènéthique “Projet de loi Santé – Evolutions envisagées banalisant l’avortement” .
Ouest-France (Jeanne Emmanuelle Hutin) 29/03/2015