Une étude menée par le British Pregnancy Advisory Service (BPAS) et publiée dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health [1] révèle que la douleur d’un avortement médicamenteux est en général comparée par les praticiens à celle générée par des règles douloureuses. Par conséquent, « de nombreuses femmes ne sont pas préparées à l’intensité de la douleur qu’elles ressentent » (cf. Etude sur l’IVG médicamenteuse : « Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Une douleur sans nom »).
Les chercheurs ont interrogé 11 906 patientes du BPAS ayant subi un avortement médical jusqu’à 10 semaines de grossesse [2]. Près de la moitié des femmes ayant répondu ont déclaré que « la douleur ressentie était plus forte que prévu » et 41,5% lui ont attribué un score de 8 à 10 sur une échelle allant de 1 à 10.
Si pour certaines la douleur ressentie n’était pas pire que celle de leurs règles, d’autres sont allées jusqu’à la comparer aux douleurs des contractions lors d’un accouchement. Des patientes ont ainsi pointé le manque d’informations dispensées lors des consultations ou disponibles dans les brochures d’information : une douleur « minimisée », « édulcorée », voire « passée sous silence » (cf. Après l’IVG, des femmes témoignent).
« Fournir des informations précises et réalistes sur la douleur est non seulement important pour préparer les patientes à l’avortement médicamenteux », mais aussi pour « étayer le consentement éclairé », soulignent les chercheurs (cf. « Le deuil caché » : un documentaire pour libérer la parole des femmes ayant vécu une IVG).
[1] Expectations and experiences of pain during medical abortion at home: a secondary, mixed-methods analysis of a patient survey in England and Wales, BMJ Sexual & Reproductive Health (2024). DOI: 10.1136/bmjsrh-2024-202533
[2] Au total, 1596 femmes (13,5 %) ont répondu au questionnaire et ont inclus au moins un commentaire libre. La plupart (85%) avaient entre 20 et 39 ans.
Source : Medical Xpress, British Medical Journal (17/12/2024) – Photo : iStock