L‘Argentine débat actuellement sur la légalisation ou non de l’avortement.
Le ministre de la Santé Ginés González García a annoncé le 24 novembre dernier que 500 000 avortements clandestins étaient pratiqués par an en Argentine.
Six jours plus tard, une ONG, Portal de Bélem, a dénoncé ce chiffre et l’utilisation de statistiques contradictoires par le ministre devant la Cour fédérale de Córdoba, selon le journal La Voz del Interior. Cette ONG, qui a la charge de 5 maisons pour mères célibataires, dénonce l’affirmation du ministre selon laquelle il y aurait en Argentine "500 000 avortements pour 700 000 naissances".
D‘après les données gouvernementales sur les morts maternelles suite à un avortement, l’ONG estime qu’ "en Argentine, 50 000 avortements ont du être pratiqués en 2002".
NDLR : on ne peut que constater, tristement, que dans ces débats aussi importants, l’utilisation de données déformées à outrance est utilisée pour obtenir gain de cause. En 1975, lors du débat sur la légalisation de l’avortement en France, certains allaient jusqu’à affirmer la pratique de 2,5 millions d’avortements clandestins par an… Il n’était pas rare de lire qu’il y en avait 200 000 par an. Ces chiffres ont été corrigés par l’INED qui a annoncé finalement 50 à 60 000 avortements clandestins chaque année avant la légalisation.
Zenit 23/12/04